Snowden, Guardian, Spiegel : suite
Brève

Snowden, Guardian, Spiegel : suite

Quelle surprise ! Selon une nouvelle salve de documents Snowden

, les Etats-Unis écoutaient donc la représentation de l'UE à Washington, et quelques ambassades européennes, dont celles de France à Washington, et à l'ONU. Ils écoutaient aussi le siège de l'UE à Bruxelles. De belles écoutes à l'ancienne, avec micros dans les murs, et toutes sortes de gadgets du XXe siècle. Indignation européenne générale. Des ministres français s'indignent, les Verts et Mélenchon demandent à Hollande d'accorder l'asile politique à Snowden (chiche !) trois commissaires européens (Reding, de Gucht et Barnier) s'offusquent plus ou moins énergiquement (mais pas un mot de Barroso à l'heure où écrit le matinaute) : chacun somme Obama de s'expliquer. Quand le prix Nobel de la paix aura fini de raconter à ses filles la Sainte Histoire de Mandela au pénitencier de Robben Island, peut-être trouvera-t-il quelques minutes pour donner des explications.

(Obama dans la cellule de Mandela à Robben Island)

Bien. Indignons-nous. Sans oublier de remarquer, comme nos confrères de Slate, que l'indignation européenne officielle est à géométrie variable. De basse intensité, quand ce sont des millions de simples internautes qui sont espionnés sur Facebook. Et montant en gamme, quand les dispositifs visent les ambassades (ce qui, pourtant, ne devrait pas constituer une surprise véritable).

(Pool de presse filmant Obama dans la cellule de Mandela à Robben Island)

Soit dit en passant, cette nouvelle révélation est publiée dans le Guardian. Vous souvenez-vous ? Le Guardian était l'un des deux journaux qui ont lancé l'affaire Snowden. Quel était le nom de l'autre, déjà ? Ah oui, le Washington Post, interlocuteur initial de Snowden, mais qui avait manifesté sa réticence à publier intégralement les documents transmis. Le grand quotidien américain figure-t-il dans cette nouvelle salve de révélations ? Tiens tiens, non. S'il continue de suivre l'affaire, on dirait qu'il a lâché la compétition des scoops, au bénéfice du Spiegel, qui se coordonne à présent avec le Guardian. Selon un calendrier intéressant, d'ailleurs. Comme il est improbable que Snowden ait envoyé ces nouvelles révélations au Guardian depuis la zone de transit de l'aéroport de Moscou, où il se trouve depuis une semaine (grâce à la bienveillance, que l'on imagine vigilante, de Poutine), il semble donc que le Guardian détenait ces documents depuis plusieurs semaines, et que le journal a choisi de les distiller au compte-gouttes, selon un calendrier connu de lui seul. Dans toutes les hypothèse (que la main qui tourne le robinet soit celle de Snowden, ou celle du Guardian), de beaux rebondissements sont à attendre au cours de l'été.

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