Mali / exactions : journaliste française expulsée de Gao
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Mali / exactions : journaliste française expulsée de Gao

Première à dénoncer des exactions de l'armée malienne dans la guerre au Mali, la journaliste pigiste

Dorothee Thienot qui collaborait à l'Express et à l'AFP, a été expulsée du Mali le 16 avril par l'armée malienne. Christophe Barbier, sur l'Express, dénonce la "liberté de la presse bafouée".

La journaliste était une des premières à avoir parlé d'exactions de l'armée malienne, le 20 janvier sur LExpress.fr. (nous l'avions évoqué ici). Son enquête faisait notamment état d'exécutions sommaires de civils soupçonnés d'être proches des islamistes, dans la ville de Sévaré. Des faits corroborés ensuite par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, dont la Fédération Internationale des droits de l'Homme et Human Rights Watch. Elle a été expulsée de Gao le 16 avril, selon l'Express.

L'armée malienne estime que la journaliste a essayé de "ruiner l'image de l'armée malienne", selon l'expression du lieutenant colonel Nema Sagara, cité par l'agence Associated Press. "Ce commentaire est une attaque inadmissible contre la liberté de la presse ainsi qu'une forme d'aveu quant aux vraies raisons qui ont motivé, hors de tout cadre légal, la mise à l'écart de Dorothée Thiénot", dénonce Barbier.

Contactée par @si, la journaliste est actuellement à Bamako, et compte rentrer en France la semaine prochaine, tout en espérant pouvoir revenir travailler très vite au Mali. Elle explique avoir été inquiétée plusieurs fois par des militaires, venant lui demander de partir dans les 24 heures. Jusqu'à ce que mardi dernier, deux militaires cagoulés viennnent à son domicile à 6 heures du matin, à Gao, au Nord du pays, et lui demandent de partir sur-le-champ. "J'ai à peine eu le temps de prendre quelques affaires, et j'ai été escortée dans un bus jusqu'à Bamako".

D'autres journalistes avaient également évoqué les exactions des soldats maliens, et n'ont pas pour autant été inquiétés. "Je suis davantage dans la ligne de mire des militaires maliens, car je suis là depuis longtemps" explique-t-elle. Lorsqu'elle a été expulsée de Gao, la journaliste ne travaillait plus sur les exactions de l'armée malienne, mais sur les liens entre les narcotrafiquants et le Mujao, une des composantes des islamistes djihadistes. L'armée malienne a fait écrire sur un site malien un article "très diffamatoire", estime-t-elle, dans lequel sont avancés des arguments administratifs pour son expulsion. A Bamako, la journaliste ne se sent pas en danger, mais déplore "être empêchée de faire son travail."

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