Carolis / Dame du palatin : aucun plagiat caractérisé
Brève

Carolis / Dame du palatin : aucun plagiat caractérisé

Aucun plagiat caractérisé. Vendredi 5 avril, le tribunal de grande instance de Paris a débouté la femme de l'historien Pierre Grimal qui estimait que Patrick de Carolis avait plagié l'oeuvre de son mari, aujourd'hui décédé, dans son roman La Dame du Palatin.

A l'audience du 31 janvier, que nous avions suivie, les avocats des deux parties s'étaient battus à coups de citations et de bibliographies. De ce duel historique où les auteurs anciens comme Suétone avaient été appelés à la barre, c'est donc Patrick de Carolis qui sort vainqueur. Dans le jugement, consulté par l'AFP, le TGI de Paris estime qu'à "quelques exceptions près qui sont insuffisantes à caractériser un quelconque plagiat, la formulation, la construction et d'une manière générale la présentation ne montrent aucune similitude entre l'oeuvre de Pierre Grimal et le roman de Patrick de Carolis".

D'après le tribunal, si Carolis a "lu attentivement l'oeuvre de Pierre Grimal au point de sélectionner comme lui certains faits et d'en éliminer d'autres, si ces livres ont donc visiblement fait partie de ses sources, qu'il aurait du reste été élégant de citer, il n'en résulte pour autant aucune atteinte". Car pour le tribunal, seules des informations qui appartiennent au champ historique ont été reprises. Mais "aucune phrase n'est la reprise au mot à mot de phrases originales figurant dans les livres de Pierre Grimal", indique le jugement.

Joint par @si, Me Dany Cohen, avocat de la veuve de Pierre Grimal, reconnaît que le jugement "est sévère" pour lui et que les avocats de Carolis ont été "très bons" en cherchant à démontrer que le travail de Grimal n'était pas original. Car c'était bien la clé de l'audience : les avocats de Carolis ont cité un grand nombre de sources, que Carolis et son documentariste n'ont pas forcément consultées, mais qui prouvent qu'il n'y a pas eu contrefaçon puisque toutes les informations, piochées notamment par Grimal, se retrouvaient dans d'autres ouvrages. A l'époque, Le Canard enchaîné avait ironisé sur cette stratégie de défense, les avocats de Carolis citant des sources que Carolis n'avaient matériellement pas pu consulter. Mais peu importe, l'essentiel était ailleurs : l'objectif était bien de démontrer que le travail de Grimal n'était pas original.

La veuve de l'historien, et son éditeur De Fallois, ont été condamnés à rembourser les frais de justice engagés par les défendeurs (6 000 euros pour Carolis et 3 000 euros pour les éditions Plon). Etant donné les moyens financiers plutôt limités de l'éditeur et de la veuve de Grimal, Me Dany Cohen ne savait pas, pour l'heure, si sa cliente allait faire appel.

Pour vous faire une idée des différents arguments avancés par les deux parties, consultez notre compte rendu : "Sénèque, les huîtres et les champignons : le pot au feu de Carolis".

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