Copé-Fillon : de l'utilité des partis
Brève

Copé-Fillon : de l'utilité des partis

C'est curieux, comme change une musique de fond.

Tout au long de l'élection du président de l'UMP, ce n'était qu'une mélopée dans l'éditocratie : au fond, rien ne les sépare, sinon quelques bémols. Fillon et Copé, Coillon et Fipé, quelle différence ? Voyez leur compétition pour exhiber le plus beau morceau de la vraie croix du sarkozysme ! Rien d'autre qu'une lutte d'egos, un combat de coqs, affaire classée, dossier suivant.

Écoutez aujourd'hui les mêmes, en proie à la Révélation : la scission est profonde, la faille est béante. Au fond, entre le FN et les centristes, la vie politique française a-t-elle encore besoin d'une UMP ? Le néo-gaullisme a-t-il un sens, quarante ans après la mort de De Gaulle ?

Entre les deux, que s'est-il passé ? Le feuilleton, bien entendu, le haletant feuilleton. Mais regardons-le de plus près, ce feuilleton. Le combat de coqs n'est-il qu'un combat de coqs, ou bien masque-t-il, annonce-t-il, est-il la face visible d'une recomposition en profondeur de la droite, et donc de la vie politique française ? À l'appui de la seconde hypothèse, l'âpreté du combat. S'il ne s'agissait que de la pulsion suicidaire de deux dirigeants, il se serait bien trouvé des seconds, des lieutenants, pour les ramener à la raison. Mais à l'inverse, à l'appui de la première hypothèse, on remarque par exemple avec intérêt, derrière Fillon, la présence du mémorable tandem niçois Ciotti-Estrosi, dont on ne voit pas bien ce qui, idéologiquement, les sépare de Copé.

En vérité, vu de loin par temps de brouillard, il semble acquis que cohabitent à l'UMP des militants qui n'ont, idéologiquement, pas grand-chose de commun. De la même manière que cohabitent, dans le peuple socialiste profond, des gens qui, sur la règle d'or, "l'objectif des 3%", la vision de l'Europe, ou le choix de société qu'implique la construction de Notre-Dame-des-Landes, n'ont pas grand-chose de commmun non plus. En cherchant bien, sans doute trouverait-on aussi au Front de Gauche des militants qui, sur le nucléaire, ont des visions assez divergentes. Et alors ? Si les Partis servaient à exprimer des convictions, ça se saurait. Depuis longtemps (depuis toujours ?) les partis politiques ne servent pas à grand-chose d'autre qu'à conquérir le pouvoir, à distribuer les investitures, et à capter les subventions publiques. Des coffres-forts, et des fichiers. Ce qui peut laisser sceptique, sur les perspectives à court terme de "scission" de l'UMP, comme le suggère par exemple l'image d'un Fillon, au soir du torpillage de la "médiation" Juppé, rentrant sagement dans son immeuble bourgeois sans prendre la parole. Mais je ne suis pas politologue et ne prendrai pas les paris.

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