Un dico (sexiste) des écoliers, fermé après un buzz
Brève

Un dico (sexiste) des écoliers, fermé après un buzz

Indignation aujourd'hui sur les réseaux sociaux face à un "dictionnaire des écoliers" en ligne, dont certaines définitions s'avéraient particulièrement sexistes et clichées. Le buzz a payé : le ministère de l'Education nationale a décidé de sa fermeture provisoire.

 

Indignation aujourd'hui sur les réseaux sociaux face à un "dictionnaire des écoliers" en ligne, dont certaines définitions s'avéraient particulièrement sexistes et clichées. Le buzz a payé : le ministère de l'Education nationale a décidé de sa fermeture provisoire.

Que pouvait-on lire sur ce site? La définition du "père" : "C'est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d'enfants. C'est le chef de famille parce qu'il protège ses enfants et sa femme." La femme : "Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine." Quant à la mère, elle "repasse les affaires de toute la famille." Le mot féminin était expliqué ainsi : "Cendrillon redevient féminine quand elle se retrouve dans sa belle robe pour le bal".

Précisons que ces définitions - elles sont 17 000 au total - avaient été rédigées par des enfants, élèves d'écoles maternelles et élémentaires au cours de l'année scolaire 2010 – 2011. Le site avait été élaboré dans le cadre d'un plan de lutte contre l'illettrisme, par le précédent ministère de l'Education nationale. "Cette œuvre lexicographique est le fruit de l'imagination et du travail de milliers d'élèves guidés par leurs maîtres", précisait le site. Des "maîtres" qui à l'évidence n'ont pas guidé les élèves pour déconstruire les clichés.

Les définitions sexistes ont été dénoncées en boucle sur Facebook, ou sur Twitter, comme on peut le voirici, ici ou ici. Le site les Nouvelles News l'évoque ici, il est aussi dénoncé sur le "plus" du Nouvel Obs. On trouve aussi un article sur 20minutes.fr.

Le dictionnaire des écoliers n'est pas nouveau, il avait été mis en ligne en septembre 2011, mais était alors passé inaperçu. Pourquoi a-t-il soudain fait le tour des réseaux sociaux? Il semble que l'info ait d'abord été lancée dimanche sur la mailing-liste "Efigies", composée de chercheurs et chercheuses sur le genre, et relayée sur Twitter par @sweetyclem, qui interpelle Caroline De Haas, fondatrice d'Osez le féminisme et conseillère de Najat Vallaud Belkacem au ministère du Droit des femmes. Qui elle-même le retwitte, et lui répond... qu'elle alerte les services compétents.

En fin de journée, le site du dico des écoliers était indisponible. "Le site restera provisoirement fermé", explique-t-on au ministère de l'Education nationale, contacté par @si. "Certaines définitions ne sont pas admissibles et doivent être réécrites". Le ministère a même requis "une évaluation de l'inspection générale du travail qui a été faite en classe avec les élèves." Cette réaction si rapide n'est pas étonnante, puisque Najat Vallaud-Belkacem et Vincent Peillon ont fait de la lutte contre le sexisme un thème phare de la ren­trée 2013, comme ils l'avaient annoncé dans cette tribune publiée sur le Monde, avec l'expérimentation, dès la mater­nelle, d'un pro­gramme péda­go­gique d'une quin­zaine d'heures sur ce thème.

Mise à jour, 6 novembre à 17h50. Un @sinaute nous signale que le dictionnaire est toujours disponible en version papier, on peut le voir ici ou encore ici. Et certainement présent dans plusieurs classes. Le ministère ne nous a pas précisé ce qu'il adviendrait de ces versions papiers du dictionnaire.

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