À la une du supplément Week-End des Échos, un article consacré à Toni Morrison, future invitée d'honneur du Festival America qui se tiendra à Vincennes du 20 au 23 septembre 2012.

L'illustre romancière nobélisée évoque son dernier roman intitulé Home, consacré à la ségrégation raciale qui sévissait dans les années 50. Puis elle parle de l'actuelle campagne électorale : "Tout cela est tellement médiocre", dit-elle, avant d'enchaîner sur Mitt Romney qui vient de relancer la polémique sur le certificat de naissance d'Obama.

"Quand ils disent I want my country back, vous savez ce qu’ils veulent dire ? Ils veulent dire l’Amérique des années 1950, c’est cela qu’ils veulent." Cette Amérique où les Noirs devaient s'asseoir au fond du bus…

Dallas, Texas, 1956

…où des collégiens manifestaient parce qu'ils refusaient de voir des enfants noirs s'asseoir à côté d'eux en classe :

Collégiens manifestant contre l'ouverture de l'écoleaux élèves noirs
à Clinton, Tennessee, le 27 août 1956.

Et elle évoque cette récente parodie de la fameuse affiche de Shepard Fairey (voir cette chronique et ce récent Vite dit) sur laquelle le mot Hope a été remplacé par Rope, la corde, celle de la pendaison :

Car l'Amérique de Mitt Romney c'est l'Amérique des Strange Fruitschantés par Billie Holiday, ces fruits étranges qui se balancent mollement aux branches des peupliers.

Deux hommes victimes de lynchage à Marion, Indiana, août 1930

À lire
Home de Toni Morrison, Éd. Christian Bourgois, 2012.

L'occasion de lire ma chronique intitulée Comme un goût de Strange Fruit…