Fusion annoncée des rédactions de France 2 et France 3
Brève

Fusion annoncée des rédactions de France 2 et France 3

Cette fusion était redoutée par les journalistes, surtout ceux de France 3. Elle a été décidée par le patron de France Télévisions Rémy Pflimlin ce mardi, rapporte Libération.

C'est une véritable "bombe" pour Antoine Chuzeville, du Syndicat national des journalistes de France télévisions. Rémy Pflimlin a annoncé la fusion aux représentants du personnel hier en comité central d'entreprise. Elle avait déjà été évoquée à plusieurs reprises, mais l'annonce a surpris les rédactions.

Subtile précision de langage, le plan est qualifié "d'intégration" et non de "fusion". Le directeur de l'information, Thierry Thuillier a expliqué à Libé la différence : "Une fusion, ça voudrait dire qu'on rassemble les gens dans une même usine et qu'on fabrique le même produit. Là, ce n'est pas du tout le cas". Toutes les éditions devraient donc être maintenues, y compris les JT nationaux de France 3. Thuillier prend modèle sur la BBC : une seule rédaction qui fournit tous les JT de l'audiovisuel public britannique. Le plan, baptisé "info 2015" ne devrait pas être mis en place avant 2015. Soit, pile à la fin du mandat de Pflimlin, souligne Libé. Un groupe de travail a été mis en place pour le préparer.

La répartition des tâches reste encore floue. Les journalistes de France 3 feront-ils des reportages pour France 2 et inversement ? Une seule et même équipe sera-t-elle envoyée sur le terrain pour réaliser ensuite des reportages pour chacun des JT ? Déjà, depuis quelques mois, les images tournées par les caméramans sont stockées dans un serveur commun et servent indifféremment à chacune des deux chaînes. Les moyens techniques, caméras ou voitures utilisés pour les reportages sont déjà mis en commun.

La SDJ redoute un plan social

Les journalistes de France 3 ont toujours redouté cette fusion. Ils se sont déjà mobilisés, en juin dernier, en organisant un référendum interne : une majorité avait désapprouvé la direction de la rédaction. La rédaction nationale de France 3 craint de se faire englober par celle de France 2, plus nombreuse et plus "riche" : 200 cartes de presse à France 3, contre 350 à France 2. La grande crainte des syndicats de France 3 est, bien sûr, le plan social.

Pour la première fois, le terme à été évoqué par Pflimlin lors du comité d'entreprise, souligne Libé. Pflimlin a assuré n'avoir aucun tabou quant aux économies à faire, tout en précisant qu'il n'y aurait pas de départ contraint. Quant à Thierry Thuillier, il a assuré : "On a besoin à peu près de tous ceux qui sont là." Pour Patrice Machuret, président de la Société des journalistes de la chaîne, contacté par @si, nul doute qu'il y aura plan social. "Pflimlin dit que si l'argent est au rendez-vous, il n'y aura pas de plan social". Mais vu le contexte économique, il semble très probable que justement, l'argent ne soit pas au rendez-vous. Un plan social qui s'ajouterait donc aux 500 départs déjà prévus d'ici 2015. Machuret qui fustige les "mensonges" de la direction : "On est en train de nous faire mourir. Pflimlin a eu l'accord du gouvernement pour cette fusion. La gauche va faire ce que la droite n'a jamais osé faire. S'il faut faire des économies, ce n'est pas en touchant à la rédaction nationale de France 3, colonne vertébrale de la chaîne. Il faudrait se demander combien touchent certains producteurs d'émissions..."

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