Samedi 4 août, la journaliste Ana Pastor, animatrice d'une émission matinale très prisée de la TVE, Desayunos ("Petits-déjeuners"), a été démise de ses fonctions par le nouveau directeur des programmes du groupe, Julio Somoano, nommé il y a tout juste un mois. Deux autres journalistes reconnus ont été remerciés, et plusieurs hauts dirigeants de la Radio Télévision espagnole (RTVE) avaient déjà été virés dans les jours précédents.

Le point commun entre les trois journalistes écartés ? Tous étaient perçus comme très critiques envers le Parti populaire (PP), qui dirige le pays depuis le mois de novembre. En mars déjà, des dirigeants du PP avaient déclaré vouloir en finir avec "les laquais socialistes qui dominent la télé publique". Chose rendue possible depuis la fin avril avec la modification du mode de nomination du président de la RTVE. En 2006, le Premier ministre socialiste José-Luis Zapatero avait imposé que les dirigeants des médias publics soient nommés à la majorité des deux-tiers, alors qu'ils étaient jusque-là choisis directement par le gouvernement. C'est terminé : aujourd'hui, le choix du Parlement doit seulement être entériné par la majorité des votes. Et le PP détient cette majorité. En juin, il a ainsi nommé un haut-fonctionnaire proche du PP pour diriger la RTVE.

Ana Pastor était connue pour secouer plus que la moyenne les politiques qu'elle recevait sur son plateau. L'inimitié des conservateurs lui vient notamment d'une passe d'armes datant d'avril 2011, face à Dolores de Cospedal, la dirigeante du PP. Pastor avait défendu ses collègues lorsque la responsable politique avait dénoncé le manque d'impartialité de TVE.

Voici cet échange, courtois mais ferme