Vie privée : Google Street View encore critiqué
Brève

Vie privée : Google Street View encore critiqué

Google Street View est décidément un service controversé. L'application avait été poursuivie en justice en 2010 pour avoir collecté illégalement des données personnelles. Il y a quelques jours, le géant américain a reconnu ne pas avoir respecté son engagement de supprimer ces données.

Google Street View se trouve à nouveau sous le feu des critiques. Ce service du moteur de recherche permet d'explorer virtuellement certaines grandes villes, grâce à des photos prises à 360° réalisées par des voitures spécialement équipées (les "Google Cars"). Depuis 2010, Street View fait l'objet de nombreux reproches de la part d'organisations comme la Commission nationale Informatique Libertés (CNIL), en particulier concernant la protection de la vie privée. Au départ, Il a ainsi été reproché à Google de conserver des photos non floutées, et de ne pas prévenir le public de la date de passage des Google Cars dans son agglomération.

Mais les critiques ont pris une tournure judiciaire en mai 2010, lorsqu'une fonction cachée du logiciel utilisé par les Google cars a été découverte. Celles-ci ne se contentaient pas de photographier, elles aspiraient également des données personnelles transitant sur des connexions Wi-Fi non sécurisées. Google avait alors prétendu avoir collecté les mots de passe, historiques de navigation et autres e-mails "par inadvertance". Mais depuis, une enquête menée par la Federal Communication Commission américaine (FCC) a montré que la direction de Google avait été informée de cette fonctionnalité par l'ingénieur à l'origine du logiciel. Le groupe n'a pourtant pas été condamné par la FCC, ne s'acquittant que d'une amende de 25 000 dollars pour entrave à enquête.

En revanche, la Cnil a, elle, bien sanctionné Google : en mars 2011, le géant américain a écopé d'une amende de 100 000 euros. Le service Street View n'était cependant pas le seul visé : Google Latitude, service de géolocalisation, soupçonné d'avoir pris le relais des Google Cars dans la collecte d'informations personnelles, était également dans le viseur de la Cnil.

Plusieurs autres pays ont également poursuivi Google en justice en 2010, dont l'Espagne, le Royaume-Uni et le Canada. Street View a par ailleurs décidé de ne plus envoyer ses véhicules en Allemagne, où il avait été particulièrement décrié par les habitants.

Déjà bien nourrie, la polémique connaît ces jours-ci un nouveau rebondissement. Suite à la découverte de la capacité d'aspirateur de données des Google Cars, le moteur de recherche s'était engagé à supprimer toutes les données recueillies illégalement, et ce avant décembre 2010. Or, la firme de Mountain View a reconnu le 27 juillet dernier ne pas avoir respecté cette obligation, plaidant une nouvelle fois l'erreur. "Erreur" qui a été découverte à l'occasion d'un contrôle interne des disques de stockage de Street View.

Les critiques visant le service de navigation virtuelle ne s'atténueront pas de sitôt. L'Information Commissioner's Office (équivalent anglais de la CNIL) a décidé vendredi de relancer l'enquête sur Street View.

Mise à jour - 31 juillet : Lemonde.fr indique que la Cnil, dans un communiqué, a demandé à Google de conserver "de façon sécurisée" les données qui n'ont pas été supprimées, "le temps de pouvoir mener toutes les investigations nécessaires".

(Par Antoine Machut)

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.