D'après le délégué syndical, en retirant les pertes liées au marché iranien, Peugeot ne subit plus qu'une baisse de 40000 véhicules depuis le début de l'année, soit moins de 1 %. "On est loin des 13 % annoncés par la compagnie", s'insurge Mercier. Mais "si la direction avait expliqué cela, il lui aurait été bien plus difficile d'annoncer le plan de suppression d'Aulnay", estime-t-il.

Présent en Iran depuis l'époque du Chah, Peugeot fait de très bonnes affaires au pays des mollahs, souligne Le Point.fr. Avec 455 000 véhicules écoulés en 2011, la République islamique représente, derrière la France, le deuxième marché dans le monde pour la marque au lion. Ces voitures - des Peugeot 206 et des 405 - "sont livrées en kits de montage, assemblés dans son usine de Vesoul (Haute-Saône) avant d'être expédiés en Iran", précise le site.

Mais les sanctions internationales et européennes sur le programme nucléaire controversé de l'Iran ont mis fin à ces échanges. Fin février, le groupe français décide de "geler son activité" en Iran, c'est-à-dire de suspendre provisoirement ses livraisons de kits. En cause : les difficultés d'échanges entre banques iraniennes et françaises. D'après l'économiste iranien Fereydoun Khavand, cité par Le Point.fr, les sanctions européennes ont rendu difficile la possibilité pour Peugeot d'être payé par voie bancaire. C'est aussi la récente fusion du groupe français avec la firme américaine General Motors qui aurait précipité la décision de rompre avec l'Iran. "Une des conditions de l'accord était bien la rupture des activités avec l'Iran", affirme Fereydoun Khavand, spécialiste de l'économie iranienne.

Pour autant, le départ de Peugeot d'Iran a-t-il réellement un impact? Dans un article du Monde publié en mars, PSA assurait à l'inverse que l'arrêt des exports de pièces va avoir un "impact relativement limité financièrement", puisque ce marché représente 1,5 % à 2 % de son chiffre d'affaires en 2011. Cela correspond à 640 à 850 millions d'euros de manque à gagner, soit une somme dérisoire sur les 42,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires. PSA réfute tout lien entre la fermeture d'Aulnay et la cessation de ses activités en Iran, d'autant plus que celle-ci ne touche directement que 115 salariés de Vesoul, qui seront tous reclassés en interne, assure PSA au Point.fr.

Pour justifier son plan social, l'entreprise met plutôt en avant la baisse des ventes en Europe. Depuis 2007, les ventes de PSA sur le Vieux Continent ont diminué de 23 % selon le constructeur. Et en 2012, une baisse de 8 % a été enregistrée depuis le début de l'année.