Rachat Direct8 : Canal toujours en attente (Libé)
Pour officialiser définitivement le rachat de Direct 8, annoncée en septembre 2011, Canal+ va devoir encore patienter. Et rassurer l'Autorité de la concurrence, qui a lancé un "examen approfondi du dossier" de rachat de Direct 8 et Direct Star, les deux chaînes TNT du groupe Bolloré. Ces opérations soulèveraient "des doutes sérieux d’entraves à la concurrence".
Le 2 juillet, Bertrand Méheut, le patron du groupe Canal+, est allé plaider sa cause. Selon Libé, l'un des points sensibles concerne les droits de diffusion des programmes. Le journal prend l'exemple de la série américaine Desperate Housewives, qui a été diffusée en exclusivité par Canal+, puis reprise quelques mois plus tard par M6. "Qu’est-ce qui empêcherait Canal + de mettre la main sur toutes les diffusions de la série, payante et gratuite, privant ainsi la Six des Desperate Housewives?", interroge l'article. Il en va de même, à une toute autre échelle, pour le conséquent catalogue de films StudioCanal, qui pourraient être bradés à Direct 8. La chaîne promet d'éviter tout favoritisme. Exemple : la négociation des droits de diffusion devrait se dérouler de manière totalement indépendante. Ces engagements peinent à convaincre l'Autorité de la concurrence, qui doit rendre sa décision le 20 juillet. Plusieurs options sont possibles: l’interdiction de l’opération (qui n'a jamais été prononcée), l’autorisation simple, et l’autorisation sous conditions, la plus probable pour Libération. Le sujet est sensible pour Canal. D'autant qu'un autre de ses rachats est toujours en suspens : celui du bouquet satellite TPS par CanalSat. L'opération date de... 2006, mais le gendarme de la concurrence garde un oeil sur le dossier. Le non-respect d'une dizaine d'engagements pris en à l'époque a valu à Canal+ une lourde amende de 30 millions d'euros en 2011. |
La Tribune liste aujourd'hui les exigences de l'Autorité. Elle demande entre autres que le bouquet de Canal abandonne l'exclusivité sur les chaînes thématiques, pour laisser les fournisseurs d'accès Internet eux aussi proposer des bouquets de chaînes à leurs abonnés. Argument massue de Canal+ dans la bagarre: si son chiffre d'affaires est impacté par les décisions de l'Autorité de la concurrence, c'est le financement du cinéma français qui pourrait en pâtir.
(Par Thomas Deszpot)
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