Tunisie : le gardien de la liberté des médias se saborde
Brève

Tunisie : le gardien de la liberté des médias se saborde

L'organe en charge d'assurer la liberté des médias en Tunisie a annoncé aujourd'hui mettre fin à son travail car il lui était impossible d'accomplir sa mission. Une décision intervenant après une série de scandales qui a entaché le monde des médias tunisiens.

 

Réformer le système des médias tunisiens ? Pas pour l'instant. L'Instance indépendante chargée de réformer l'information et la communication en Tunisie (Inric) met fin à son mandat. Son directeur, Kamel Labidi, ancien journaliste en exil durant le régime de Ben Ali, a accusé le gouvernement de recourir à la censure et à la désinformation, rendant impossible son travail. Selon Labidi, depuis l'arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda en 2011, rien n'a été entrepris  pour réformer le secteur des médias. Le gouvernement n'a pris en compte aucun des avertissements quant aux dérives médiatiques soulignées par le rapport de l'Inric publié le 30 avril dernier.

L'Inric avait été créé après le renversement de l'ex-président Ben Ali lors de la "Révolution de jasmin" de 2011. L'instance avait pour office de réformer le secteur des médias afin de garantir la liberté d'expression dans le pays.

Pas de liberté d'expression en Tunisie? Une série de scandales a  entaché le monde médiatique depuis quelques mois. Le 30 juin dernier, Sadok Bouabène, directeur de la première chaîne tunisienne al-Watanya a été limogé. Cette révocation serait liée à la participation le 26 juin  de la secrétaire générale bénaliste du RCD dissous. Celle-ci a été présentée en plateau comme une militante des droits de l'Homme, étiquette qui aurait déplu au gouvernement . Bouabène a précisé à l'agence Tunis Afrique Presse (TAP) que la télévision nationale est "une chaîne publique et n'a pas le droit d'exclure quiconque même s'il est Rcdiste".

Le 2 juin, la Radio tunisienne a annoncé la nomination de nouveaux directeurs des neuf chaînes de radios publiques, sans donner plus de détails. Un manque de transparence certain, selon le blog Nawaat. Selon un syndicaliste, avec "ce genre de procédures actuelles, on tend à un média gouvernemental et non public".

Reporters sans frontières (RSF),accuse Ennahda de chercher à contrôler les médias publics, et dénonce "l'absence de mécanisme de consultation réglementant les licenciements et les nominations à la tête de l'audiovisuel public".

(Aude Garachon)

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