Blackberry, c'est fini
Brève

Blackberry, c'est fini

Vous n'étiez peut-être pas au courant, mais je vous l'apprends: Blackberry, c'est ringard.

Tout pourri. Condamné. Comment donc, mais hier encore...? Oui. C'était hier. Aujourd'hui, si par malheur vous êtes encore en possession du gadget maudit, on vous conseille d'éviter de le sortir dans la rue.

La chronologie n'est pas parfaitement claire, mais la principale raison de la descente aux enfers boursiers de RIM, la société canadienne qui fabrique les Blackberry, semble être le report de sa nouvelle version, Blackberry 10. Prévue pour cette année, elle a été reportée au début 2013. La Bourse a donc massacré le titre. Rumeurs de vente de l'entreprise, plan de 5000 licenciements, ont aggravé, et vont encore aggraver, la spirale familière. Non pas que quiconque attende des progrès particuliers, de cette nouvelle version. L'essentiel n'est pas que cette nouvelle version comporte des innovations spectaculaires. L'essentiel est qu'elle existe, et soit lancée en fanfare. L'innovation est, en soi, une valeur.

Ce mode de conditionnement nécessite de nombreux complices. Les journalistes spécialisés, qui vont assister à la conférence de presse de lancement de la nouvelle version, et la tweeter, la facebooker, la tamtamiser. Les quelques fondus qui vont se présenter dans les boutiques dès la veille à minuit pour en bénéficier "avant tout le monde", les preneurs d'images qui vont les filmer, et les responsables de chaînes d'info qui vont offrir à ces images un tour du monde. Et en bout de chaîne, les consommateurs technophiles, gourmands de nouveauté pour la nouveauté, et tout heureux de frimer à la cafète avec leur dernier modèle.

Je vis dangereusement. Toute critique de cette spirale est périlleuse. Alors quoi, vous êtes opposé à la recherche ? Au progrès ? Avec des rétrogrades dans votre genre, vous savez où on en serait encore ? Au Minitel, parfaitement, Monsieur ! Et la croissance ? Vous y avez pensé, à la croissance ? Vous pouvez vous moquer de la course aux nouveaux modèles, mais il est là, le gisement de croissance. Et la liberté individuelle ? Vous en faites quoi ? Ah oui, la liberté individuelle, tiens. Allez savoir pourquoi, l'argument me rappelle notre émission  de la semaine, sur le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A un moment, notre invité vice-président du Conseil régional, Christophe Clergeau, a sorti cet argument, à ceux qui doutaient que la surconsommation de transports aériens fût en elle-même une source d'accomplissement et de félicité. La liberté individuelle de se procurer le dernier gadget, doit bien rejoindre quelque part la liberté individuelle d'avoir un grand aéroport près de chez soi, pour aller passer une semaine en Thaïlande, ou au Maroc. Quelque part, mais où ?

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