Vers un fédéralisme européen ? (Quatremer/Libé)
Brève

Vers un fédéralisme européen ? (Quatremer/Libé)

Une Europe fédérale ? Nous y sommes, assure Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles pour Libération. Il annonce le tournant vers un fédéralisme européen, mine de rien.

Et sur quoi s’appuie Quatremer pour annoncer ce tournant fédéraliste qui ne dit pas son nom ? Pas tant sur les règlements qui imposeront l’œil de Bruxelles dans les budgets des Etats membres, comme raconté hier, mais sur la feuille de route qui sera présentée aux vingt-sept chefs d’Etat lors de la réunion du sommet européen de jeudi et vendredi. Certes, on n’y lit pas les mots "fédéralisme européen", mais "véritable union économique et monétaire", ce qui, pour Quatremer, signifie la même chose.

Signé par "les présidents des quatre institutions européennes (Herman Van Rompuy pour le Conseil européen, José Manuel Durao Barroso pour la Commission, Mario Draghi pour la Banque centrale européenne et Jean-Claude Juncker pour l’Eurogroupe", ce document, rendu public hier, annonce clairement que les politiques économiques devront se décider ensemble : "Le niveau de déficit et de dette de chacun sera arrêté en commun, et toute levée de dette dépassant ce niveau devra être approuvée préalablement par la zone euro." De même, "si un pays viole ses engagements, ses partenaires pourront exiger qu’il modifie son budget à condition que cela ne menace pas la «justice sociale»".

Selon Quatremer, la première version de cette feuille de route ne comprenait que la discipline budgétaire. Ce serait sous la pression de Paris, où l’on se serait "étranglés", que les contreparties de solidarités financières auraient été négociées : "En échange de ces règles rigoureuses, tout ou partie des dettes publiques nationales pourra être mutualisé (eurobills à court terme, fonds de rédemption pour la partie de la dette supérieure à 60 % du PIB, etc.)". Mais, refrain connu, "Berlin n’est pas sur cette longueur d’onde, même si on estime à Paris que la chancelière allemande fera tout pour sauver l’euro. Car, pour Angela Merkel, la solidarité financière que réclame Paris, que ce soit les euro-obligations ou la garantie européenne des dépôts des épargnants, ne peut être que le couronnement de l’union politique." Par ailleurs, la chancelière a déclaré hier qu'"il n’y aura pas de mutualisation totale des dettes en Europe tant que je serai en vie".

Et la démocratie dans tout ça ? Le document estime "qu’une plus grande intégration nécessite une forte base démocratique et un large support des citoyens." Mais encore ? "L’intégration et la légitimité démocratique doivent avancer en parallèle". C’est tout ? C'est tout.

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