La Nouvelle-Orléans, sans quotidien
Brève

La Nouvelle-Orléans, sans quotidien

La Nouvelle-Orléans pourrait devenir la plus grande ville américaine privée de journal quotidien. L'éditeur du Times-Picayune a décidé de réduire sa fréquence de parution à trois jours par semaine, à compter de septembre prochain.

A l'automne prochain, le journal Times-Picayune adoptera une formule tri-hebdomadaire. Les habitants de la Nouvelle-Orléans pourront donc trouver leur journal en kiosque seulement le mercredi, le vendredi et le dimanche. La décision du groupe Advance Publications, l'éditeur du journal, exposée le 24 mai dernier, a été justifiée par des arguments économique.

Advance Publications est un des groupes de médias les plus importants aux Etats-Unis. Il détient notamment 36 quotidiens ainsi que le groupe d'édition de presse magazine Condé Nast (The New Yorker, GQ, Vogue, Wired). Cette décision s'inscrit dans un contexte de plongeon des ventes de la presse américaine, et de fermetures répétées de journaux. De nombreux journaux du Michigan ont déjà subi des compressions budgétaires. Trois quotidiens de l'Alabama passeront aussi à la formule tri-hebdomadaire dans les mois à venir.

Interrogé par le Wall Street Journal, Steven Newhouse, propriétaire d'Advance Publications, a déclaré que les réalités économiques les ont "forcé à faire des choix vraiment difficiles". "Nous avons pensé que c'était le meilleur espoir pour la survie à long terme du Times-Picayune", a-t-il ajouté. Le tirage du journal avait fortement diminué ces dernières années, passant de 260 000 exemplaires en 2005 à 133 500 en mars dernier, soit 49 % de moins. En passant à un nouveau rythme, l'éditeur va mettre à la porte un tiers des employés du journal.

Un décision impopulaire auprès des citoyens de la plus grande ville de la Louisiane. Des détracteurs du projet, réunissant des leaders du monde des affaires et de la communauté civile, se sont mobilisés afin de trouver une alternative viable pour assurer la parution quotidienne au format papier du Times Picayune. Le groupe est à la recherche d'investisseurs intéressés par le rachat du titre.

Fondé en 1837, le Times Picayune avait reçu un prix Pulitzer en 2006 dans la catégorie "service public" lors de l'ouragan Katrina. Alors que les eaux submergeaient la région, la rédaction avait continué de délivrer quotidiennement le journal. Le prix lui avait été attribué pour son "héroïsme, sa couverture mutli-facettes de l'Ouragan Katrina et ses conséquences".

Si la presse écrite semble dans une situation particulièrement difficile aux Etats-Unis, certains ne partagent pas l'idée d'une fin des journaux à l'ancienne. Selon une dépêche AFP du 10 juin, le milliardaire Warren Buffet parie sur la presse écrite en injectant des millions de dollars pour racheter des titres locaux. Il aurait ainsi mis sur la table 300 millions de dollars l'an passé pour investir dans le secteur.

(Aude Garachon)

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