Fulgurator, Fulgor, Fulgur et Fulguros
Brève

Fulgurator, Fulgor, Fulgur et Fulguros

Mise à jour du 13 juin 2012, 9h53 :

Le nom de Santiago Sierra, qui pose des NO partout dans le monde, avait été injustement oublié dans ce Vite dit. Il a désormais récupéré la place qui lui revient (merci à l'@sinaute vigileante !).

Dans Le Monde daté de ce jour et paru hier, un article de Claire Guillot ainsi titré : "Le pape, première victime du Fulgurator." La chose date de l'été dernier, pourquoi en parler aujourd'hui ? Mystère et boule de gomme intersidérale. Mais enfin tout de même ! Le pape victime du Fulgurator ! Et on n'en parle que maintenant ! Qu'est-ce donc ? Un rayon paralysant ? Un éclair vert qui tue ou qui rend idiot ? Presque.

Le Fulgurator est une une espèce de projecteur inventé par Julius von Bismarck. Un projecteur qui ressemble à un appareil photo et qui se déclenche tout seul quand un photographe, dans une assemblée, prend une photo au flash.


A cet instant précis le Fulgurator projette, pendant quelques millièmes de seconde, une image qui sera captée par le photographe à son insu. Ce n'est qu'en regardant sa photo qu'il s'apercevra qu'elle a été squattée, parasitée.

Et c'est ainsi que Julius von Bismarck projeta le NO de Santiago Sierra derrière le pape à Madrid, pendant l'été 2011 :


Santiago Sierra est un artiste espagnol qui installe le mot NO en lettres géantes un peu partout dans le monde. À Madrid il s'associa avec Julius von Bismarck qui projeta son NO. Aucun des participants ne vit ce mot s'afficher, seuls les auteurs des photographies au flash le découvrirent sur leur cliché.
Une autre performance de Julius von Bismarck, la projection de la colombe de Magritte sur la place Tiananmen :


Fulgurator, quel drôle de nom pour un projecteur ! On peut retrouver son origine dans le roman et la bande dessinée populaire, ce qu'on appelait autrefois en France les illustrés. SI aucun héros de roman ne s'est (à notre connaissance), appelé Fulgurator, on trouve des Fulgor, des Fulgur, et même un Fulguros.


fulgor
Fulgor, le cavalier du ciel, est le titre d'une bande dessinée italienne créée au début des années 50 qui parut en France dans un illustré intitulé Apaches. Voici trois images, issues d'une version néerlandaise :


Fulgor est également le nom d'une bédé espagnole des années 60, qui parut en France dans différents illustrés publiés par Arédit-Artima :


The Mystery of Fulgor est enfin (?) le nom d'une bédé qui fut rééditée en Grande-Bretagne en 1965 et dont l'origine s'est perdue dans la nuit des temps traversée par des rayons vert qui tuent tout :


Ajoutons à cela différents produits passés ou actuels nommés Fulgor dont voici quelques échantillons, la liste est loin d'être exhaustive :




fulgur
Fulgur est un poème écrit par Victor Hugo en 1881, il fait partie du recueil intitulé Les Quatre Vents de l'esprit.

Dessin de Victor Hugo


Le Fulgur, roman écrit par Paul de Sémant en 1910, raconte l'histoire d'un sous-marin et de son équipage :


Fulgur est également un feuilleton écrit en 1927 par neuf élèves du lycée Louis-le-Grand parmi lesquels Roger Vailland, Robert Brasillach et Paul Gadenne. L'oeuvre est, écrivit Francis Lacassin dans la préface, fortement influencée par les films à épisodes de Judex et de Fantômas. Ce fascinant récit a paru chez Julliard en 1992 :


Fulgur est aussi une bande dessinée gratuite publiée dans les années 50 par la chaîne d'épiceries Goulet-Turpin :


Captain Fulgur est enfin (?) un héros dont les aventures parurent, dans les années 80, dans Le journal de Captain Fulgur qui publiait également Albator :

L'album, publié chez Dargaud


À noter que Fulgur + Albator = Fulgurator, l'invention de Julius von Bismarck.

Ajoutons à cela différents produits du temps passé nommés Fulgur :

Voiture Fulgur, élaborée par la marque Simca en 1958.
Même une femme pouvait la conduire, mais oui
monsieur l'agent !




fulguros
Fulguros le maître du Tonnerre est une bédé dessinée par René Brantonne (sur des scénarios de Robert Lortac) qui parut pour la première fois en 1946 ou 1947 :


Et c'est ainsi que se termine ce fulgurant Vite dit, dans un grand éclair vert qui tue ou qui rend idiot.

Liens
Le site de Julius von Bismarck.
Le site de Santiago Sierra.


L'occasion de lire ma chronique intitulée Oui mais c'est un gentleman où il fut question de Judex et de Fantômas. Judex fut également évoqué (mais dans la version de Georges Franju sortie en 1964) dans une autre chronique intitulée Une semaine de bonté.

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