Chine : Le décès suspect d'un dissident embrase le web
"Li Wangyang, un prisonnier politique chinois ayant passé une grande partie de sa vie en prison, a été retrouvé mort mercredi 6 juin 2012 au matin, après avoir été interviewé par des médias étrangers au sujet du 4 juin, date du massacre de la place Tiananmen, et des conditions de vie des prisonniers politiques en Chine", signale le site GlobalVoices (qui regroupe les contributions de centaines de blogueurs internationaux). L'article cite un Tweet en chinois : "Li Wangyang, ce gars solide qui avait survécu à 21 ans de prison est mort de manière non naturelle dans un hopital sous la surveillance de dix policiers. En plus, il était sourd et aveugle et n’était pas libre de ses mouvements."
"Mercredi matin, deux jours après l'anniversaire du 4 juin 1989, la sœur et le beau-frère de Li Wangyang ont été informés à 6 heures du matin qu'il avait été retrouvé pendu avec un bandage au barreau de sa chambre d'hôpital. Où il était sous surveillance constante de la police - et du personnel médical", résume Lemonde.fr. Trois activistes ont lancé une une pétition : "«Au moment du 4 juin, les autres années, nous étions tristes ; cette année, nous sommes en colère à cause de la mort malheureuse de Li Wangyang. La tristesse conduit à la mort du cœur. La colère conduira peut-être à la bataille»,a twitté Bei Feng (alias Wen Yunchao, en exil à Hongkong), l'un des instigateurs de la pétition, au côté du dissident Wu Renhua, réfugié aux Etats-Unis, et de l'économiste Xia Yelang, qui livre une profession de foi", détaille le site. |
Près de 3 000 internautes avaient signé jeudi 7 juin au soir cet "appel urgent à une enquête crédible sur la vérité dans la mort de Li Wangyang" ("Urgent Appeal for Credible Investigation into the Truth of Li Wangyang's Death").
"Preuve que les autorités ne sont pas tranquilles avec cette affaire: le nom du dissident est désormais interdit sur les moteurs de recherche internet et la police a passé beaucoup de temps au téléphone pour tenter de dissuader ses soutiens, ajoute RFI. «J’ai reçu un appel de la sécurité publique ce matin», raconte ainsi Zhang Ling sur Twitter. Le ton de son interlocuteur est direct et celui-ci n’hésite pas à tutoyer cet activiste de la province de l’Anhui: «Tes enfants ont besoin de toi, ne te mêle pas du cas Li Wangyang.»"
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous