Intouchables, raciste ? Débat aux Etats-Unis
La sortie d'Intouchables aux Etats-Unis se passe bien, malgré une distribution très modeste. "Les premiers résultats commerciaux sont plutôt bons, malgré une classification R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) due aux gros mots et à l'usage de cannabis. En une semaine, The Intouchables, distribué dans seulement quatre salles, a rapporté 146 000 dollars", explique Sotinel. Le nombre de salles le distribuant devrait croître rapidement
Mais la première critique parue dans Variety en septembre 2011 était dure, rappelle Sotinel. Le magazine écrivait en effet: "En fait Driss n'est pas traité autrement que comme un singe savant (avec toutes les implications racistes d'une telle expression), apprenant aux blancs coincés comment s'éclater en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland et leur montrant son style sur la piste de danse. Il est pénible de voir Sy, un comédien joyeusement charismatique, dans un rôle à peine éloigné de celui de l'esclave domestique plein d'entrain d'antan, qui distrait son maître tout en incarnant les stéréotypes de classe et de race habituels." Une critique qui avait été signalée par le magazine français Première en décembre dernier.
Sur son blog, Sotinel cite aussi Roger Egbert, le plus célèbre critique américain : "L'attrait, tout à fait légitime, d'un film comme celui-ci, est que lorsque l'on commence à ressentir de l'affection pour les personnages, ce qui les rend heureux nous rend heureux. (...) Mais au bout du compte, si l'on regarde à travers les détails du premier plan, on s'aperçoit qu'on nous sert une version simpliste de stéréotypes raciaux."
Le débat continue aux USA
En janvier 2012, le Los Angeles Times titrait : "Le film à succès français Intouchables contient une certaine dose de racisme", en ajoutant que cette vision de certains critiques américains"étonnait beaucoup de Français." L'article citait néanmoins Jean-Jacques Delfour, une prof de philo (qui avait qualifié le film de "réactionnaire" en novembre 2011 dans Libération) en résumant ainsi son interprétation : "Ce film date des années 30, quand on pensait que l'homme noir n'avait aucune culture et qu'il passait son temps à rire de tout."
A propos de cette polémique le magazine en ligne Salon écrit le 22 mai: "Je pense qu''Olivier Nakache et Eric Toledano, le duo qui a réalisé The Intouchables, sont innocents de toute mauvaise intention."
Sur le site américain Slate, Daphnee Denis s'interroge le 25 mai : "Intouchables raciste ? Les Français ne le pensent pas." Elle note tout de même que des critiques américains voient dans le film "une version moderne d'un domestique noir avec son maître blanc"
Loin de toute polémique, le Miami Herald (Floride) a publié le 25 mai dernier, une critique très positive diffusée par l'agence AP et souvent reprise, même avis positif pour l'Arizona Republic, (Arizona) qui a réalisé une interview d'Omar Sy.
L'occasion de regarder notre émission : "J'aurais aimé ne pas aimer le film" Les critique et Intouchables.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous