Draghi / croissance : la presse européenne perplexe
Brève

Draghi / croissance : la presse européenne perplexe

"Nous avons eu un pacte budgétaire. Ce que j’ai à l’esprit maintenant est d’avoir un pacte de croissance. Je pense que c’est ce que nous devons avoir" a déclaré hier, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE).Un soutien à la relance (gauche) ou aux réformes structurelles (droite) ?



Pour Les Echos qui met l'information à la Une, Draghi ne vas pas dans le sens de la gauche ni de François Hollande : "Hier, lors d’une conférence de presse, le candidat socialiste à l’élection présidentielle s’est félicité des déclarations de MarioDraghi, auxquelles il faut ajouter celles du président de l’eurogroupe, Jean-Claude Juncker, qui s’est déclaré en faveur d’une « stratégie de croissance » pour faire redémarrer l’économie européenne."

"Mais, pour le président de la BCE, il ne s’agit pas de renégocier le traité européen de discipline budgétaire signé début mars par 25 des 27 pays de l’union européenne pour obliger les Etats membres à réduire leurs déficits, avec des sanctions à la clef, mais plutôt de prendre une initiative séparée sur la croissance. Or François Hollande a dit hier qu’il enverrait une lettre aux chefs d’etat et de gouvernement de l’union européenne sur la renégociation de ce pacte budgétaire dès le lendemain de son éventuelle élection à la présidence, le 6 mai."

"Le président de la BCE a appelé à davantage de croissance en Europe. Mais il s'agit davantage d'une demande de réformes structurelles - potentiellement douloureuses - dans les pays de la zone qu'un pas vers un assouplissement ou même un abandon du pacte budgétaire." estime LaTribune.fr

Mais le site LaTribune ajoute qu'il faut se méfier des apparences : "Le front de l’austérité serait-il en train de se lézarder en Europe ? En tout cas, la simple évocation d’un « pacte de croissance » par le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a mis tout le monde d’accord ce mercredi. Du moins, en apparence… Angela Merkel a applaudi. « Nous avons besoin de croissance, de croissance sous forme d'initiatives pérennes, pas juste de programmes de conjoncture - qui creuseraient encore la dette publique - mais de croissance comme Mario Draghi l'a dit aujourd'hui, sous forme de réformes structurelles », a déclaré la chancelière."

Et le porte parole de Mario Draghi a indiqué à l'AFP que ce dernier « n'a pas changé son message », (...) Mario Draghi préconise des réformes structurelles en zone euro, comme une flexibilisation accrue du marché du travail, pour améliorer la compétitivité des Etats et non une relance par les dépenses publiques, a insisté ce porte-parole."

Steffen Seibert, porte-parole d'Angela Merkel a souligné, remarquent Les Echos, "que l’appel de l’italien pour un « pacte de croissance » est « totalement en ligne » avec la réponse allemande à la crise de la dette : les pays en difficulté doivent améliorer leur compétitivité en adoptant des réformes structurelles. Ouvrir des secteurs protégés à la concurrence, réformer le droit du travail, par exemple. Berlin a longtemps salué les mesures de ce genre adoptées par Mario Monti, à Rome. Angela Merkel est intervenue en personne, hier, pour enfoncer le clou : l’europe a besoin de croissance « par les moyens que Mario Draghi a indiqués, c’est-à-dire des réformes structurelles »"

Le Wall Street Journal constate que les déclarations de Draghiont été vues "par la chancelière allemande Angela Merkel et par le socialiste français François Hollande candidat à la présidentielle comme une confirmation de leurs arguments. Cependant, ils ont des points de vue opposés : M. Hollande fait pression pour moins de rigueur budgétaire alors que le gouvernement de Mme Merkel reste le plus grand défenseur de l'austérité dans la zone euro."

Le Financial Times Deutschland ne mâche pas ses mots : il estime que la chancellière allemande est de plus en plus isolée dans son choix de l'austérité et ajoute que la BCE lance une offensive contre "les talibans de l'économie".

Dans le changement de ton de la BCE, on peut deviner selon l'Espagnol La Vanguardia, "l'influence des élections présidentielles françaises. La machine européenne se prépare à une victoire du candidat socialiste François Hollande."

Même analyse pour le journal conservateur espagnol ABC qui titre "Draghi fait un clin d'oeil à Hollande et demande un pacte pour la croissance".

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann :Draghi: bombe de droite, bombe de gauche?

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