Accident de chasse royal, et polémique (presse espagnole)
Brève

Accident de chasse royal, et polémique (presse espagnole)

Violente polémique en Espagne : alors que le pays traverse une grave crise économique, le roi Juan Carlos (74 ans) s'est fracturé la hanche, vendredi, lors d'un coûteux safari africain pour une chasse à l'éléphant. Le palais royal se défend en indiquant que le gouvernement était au courant de ce déplacement, tandis que certains socialistes demandent, tout simplement, que le roi abdique...

"La chasse du Roi provoque une polémique politique", titre La Vanguardia (avec une photo du Premier ministre de droite Rajoy face aux journalistes), qui consacre deux pages à l'affaire en soulignant : "La chasse du Roi ouvre un débat inhabituel dans la vie politique espagnole", ajoutant que "les dirigeants du parti Socialiste Espagnaol (PSOE) envisagent la possibilité que le roi abdique".

Le ton est différent dans le quotidien conservateur et monarchiste ABC qui explique que "le monarque avait prévenu le Premier ministre de son voyage privé au Botswana, une semaine avant. La santé de Juan Carlos évolue de manière très positive, il marche avec des béquilles, et n'a plus besoin de médicaments anti-douleur". Le roi ne s'est pas blessé pendant la chasse, mais en glissant dans son chalet. La Une montre le fils du roi, le Prince des Asturies, à la sortie de l'hôpital en compagnie de ses enfants.

Le quotidien El Pais, proche de l'opposition socialiste, a fait sa Une, dimanche, avec une photo du roi posant devant un éléphant abattu en compagnie de son guide.

La photo remonte à 2006. Elle été prise lors d'une chasse précédente, toujours au Botswana. Ce style de safari est facturé une dizaine de milliers d'euros (à raison de près de 1500 euros par jour) pour une semaine, plus le permis de tuer un éléphant, facturé près de 4 000 euros.

Ces dépenses font, par ailleurs, mauvais effet alors que l'Espagne toute entière est frappée par une politique de rigueur économique sans précédent, constate l'opposition socialiste.

De plus El Pais souligne que le roi est président d'honneur de la section espagnole de l'organisation internationale de protection de la nature, World Wild Life Fund (WWF), qui lutte entre autres pour la survie des éléphants en Afrique. Le WWF reconnaît cependant que le nombre d'éléphants est en augmentation au Botswana, où la chasse est réglementée.

Hier, la Une de l'édition dominicale de la Vanguardia, était consacrée à l'accident et à ses conséquences médicales, avec infographie détaillée de "la fracture complète" à la clé.



"Une année difficille", titrait ABC, en précisant que "le roi pourra reprendre une vie normale dans dix jours et retrouver un agenda classique dans deux mois".

L'éditorial était consacré à la défense du roi, sous le titre "Des accusations hypocrites".

ABC rappelait : "Sa Majesté Royale est une figure historique, dont le rôle dans la transition démocratique et sa défense de la Constitution méritent la reconnaissance et l'admiration d'une large majorité de citoyens. Il est donc désolant que quelques pêcheurs en eau trouble prennent avantage de son voyage privé au Botswana pour s'en prendre à la monarchie parlementaire en ignorant son rôle dans le fonctionnement de notre système démocratique. Visiblement, ce n'est pas un problème quand on chasse près de chez soi pour certains hommes de gauche, mais la même activité devient disqualifiante, comme si les droits des animaux variaient en fonction du nom de celui qui les chasse."

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