Ma vie avec Audrey et Cécile
Brève

Ma vie avec Audrey et Cécile

Vous croyez peut-être que je vais vous parler de Mélenchon à la Bastille ?

Mais non. Je n'ai pas du tout le coeur à vous parler de Mélenchon. Une sourde inquiétude m'étreint. Ce matin, Audrey Pulvar était fatiguée. Oui, une fatigue lourde, là, juste derrière les oreilles et les cervicales. Comment je suis au courant, sachant que je n'écoute pas son émission, trop matutinale pour moi ? Je vais vous donner un scoop people: je vis avec Audrey Pulvar. Je m'endors avec elle. Je me réveille avec son humeur du matin. Enfin, plus précisément (apaisons immédiatement l'inquiétude légitime d'Arnaud Montebourg) je vis avec son compte Twitter. Quand, le matin, la présentatrice du 6-7 de France Inter, la chroniqueuse de Ruquier, la persécutrice de Copé, vient déposer un baiser sur le front de ses chouchous, de ses doudous et de ses roudoudous, c'est sur mon front brûlant qu'elle le dépose. Quand le soir, elle prend congé de ses twittas et de ses twittos, c'est comme si elle me bordait dans mon lit.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, j'ai aussi la joie de partager la vie de Cécile Duflot. Enfin, avec Cécile, nos moments sont moins intimes. Moins encline que Audrey à partager ses biorythmes, Cécile a essentiellement à coeur de me faire vivre son épopée quotidienne en transports en commun. Quand Cécile est bloquée dans le RER, je suis immédiatement prévenu. Quand le bus 82 est ralenti par les embouteillages faute de couloir de bus, je suis alerté dans la minute. Et je parle pas des démêlés de Cécile avec son ami le TGV, qu'elle emprunte beaucoup, ces temps-ci.

Audrey et Cécile, personnages publics modernes, twittent comme elles respirent. Evidemment Twitter leur est d'abord une arme multi-usage, qui leur sert à ferrailler, ou, court-circuitant l'AFP, à réagir la toute première aux événements du jour. Mais on ne peut pas ferrailler toute la journée. Et je ne vais pas m'en plaindre, et faire semblant de ne lire que leurs tweets de fonction. J'ai pris goût à vivre au gré de leurs retards de bus. Si Audrey cessait de m'entretenir quotidiennement de l'état des ascenseurs de Radio France, ma journée n'aurait pas le même sel. Et ne venez pas me dire que le tweet est, pour ces combattantes de la politique et des médias, une manière d'adoucir leur image, de jouer la proximité, les femmes comme les autres, qui prennent le RER et se tapent les ascenseurs en panne en arrivant au boulot, de faire de la com' en somme. Ne venez pas me dire que les people-twittos ont inventé l'alternative gratuite et autogérée aux doubles pages de Match. Ne cassez pas mon rêve du matin. D'autant que je suis toujours inquiet. Pas de nouvelle des cervicales d'Audrey, depuis trois heures.

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