Grèce : cachez ce sang que je ne saurais voir
Libération, mercredi 22 février 2012, pages 4 et 5
Un homme portant un gant blanc taché de rouge est en train de nettoyer ce qui pourrait être du sang suintant du marbre d'une banque. Cette image vient en illustration du titre à droite : "On préfère sauver les banques que les gens". À moins que ce soit l'inverse, le titre donnant son vrai sens à la photographie, réduisant à néant la légende purement factuelle inscrite en haut à gauche : "Un homme nettoie la façade de la Banque de Grèce après des manifestations, jeudi dernier. Photo John Kolesidis. Reuters"
Une image en appelant une autre, voici la Mort de Marat réalisée par Jacques-Louis David. Jean-Paul Marat, député à la Convention, fut assassiné le 13 juillet 1793 par Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont.
La Mort de Marat par Jacques-Louis David, 1793
La caisse qu'il utilisait en guise d'écritoire devint sous le pinceau du peintre une stèle avec son nom gravé, les taches sur le bois ressemblant à des coulures de sang.
Et l'on peut se demander, en regardant à nouveau la photo de Libé, à qui appartient le sang coulant sur la pierre. À la banque qu'il faut sauver, ou aux femmes et aux hommes qui se sont fracassés contre elle ?
À lire de toute urgence les deux dernières chroniques d'Anne-Sophie : Je suis allée me faire voir chez les Grecset Au fait, où va aller l'aide à la Grèce ?
L'occasion aussi de lire ma chronique intitulée Grosse galette, grisbi et p'tites pépettes.
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