un Libé rose et sucré
Brève

un Libé rose et sucré

Elle est un peu trop rose un peu trop sucrée, c'est la une de Libé kitsch tout plein pour la Saint-Valentin :

L'illustration-collage est l'oeuvre de Laurent Blachier. On y voit tout en bas au centre la Vénus d'Alex Cabanel, chédeuvre de l'art pompier :

La naissance de Vénus par Alex Cabanel, 1863

Sur les côtés de la une, les amours de Cabanel s'envolent vers un rideau emprunté à Ingres, au portrait de la princesse Murat (le rideau a été inversé) :

Caroline Bonaparte, princesse Murat, reine de Naples
par Jean-Dominique Ingres, 1814

Le drapé fixé tout en haut au centre provient, lui, de la Vénus de Giorgione :

Vénus endormie par Giorgione, vers 1510

On suppose que le paysage en arrière-plan a été peint par Titien, alors élève de Giorgione. La fameuse Vénus d'Urbino est directement inspirée par celle de Giorgione :

La Vénus d'Urbino par Titien, vers 1538

En pages 2, 3 et 4 de Libé, plusieurs dessins-collages de Laurent Blachier viennent illustrer le dossier Libé conseille Sarkozy. L'un de ces collages…

… évoque une toile aussi célèbre qu'énigmatique, le double portrait de Gabrielle d'Estrées et de sa soeur :

Gabrielle d'Estrées et sa soeur la duchesse de Villars,
anonyme, école de Fontainebleau, vers 1595

Cette peinturlure est sans aucun doute une citation de la Diane de Poitiers de François Clouet :

Diane de Poitiers par François Clouet, vers 1571

Diane de Poitiers fut la maîtresse d'Henri II. Cette oeuvre serait une satire de la beauté, et de l'infidélité du roi : la servante tout au fond de l'image regarde le bébé, la nourrice nous regarde, et Diane regarde à notre droite pendant que l'enfant vole des fruits. Il faudrait voir dans cette succession qui va de l'arrière-plan à l'avant-plan le passage graduel de la pureté à la corruption.

La peinturlure des deux soeurs, quant à elle, est pleine de mystères. La duchesse de Villard, qui pince le sein de Gabrielle d'Estrées, la désignerait ainsi comme favorite du roi Henri IV. Sauf qu'on n'est même pas sûr qu'il s'agit vraiment de ces deux demoiselles, les hypothèses se bousculent, c'est ça l'embêtant avec la peinturlure ancienne, plus elle est éloignée dans le temps moins on a de certitudes. Sauf une : cette oeuvre est visible au Louvre, au deuxième étage de l'aile Richelieu.

Consolons-nous de ces troublantes incertitudes en contemplant quelles illustrations-collages de Laurent Blachier :

Illustration pour Femme majuscule

Bill Gates, illustration pour SVM/L'Ordinateur individuel

DSK


Merci à Laurent Blachier pour sa gentillesse et sa disponibilité. Son blogue s'appelle L'Iconophage, il est par ici. Il a aussi un site, visible par là. Sur les deux, plein de très zolies zimages.

 

L'occasion de lire ma chronique intitulée Une semaine de bonté, à propos des collages de Max Ernst.

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