Les sales mecs, et leurs complices
Brève

Les sales mecs, et leurs complices

Bien. Arrivés à ce point de la première semaine de l'année, si l'on s'arrêtait deux minutes

, pour faire fonctionner ce qui nous reste de cerveaux ? Quel est le point commun entre la proposition de Sarkozy aux salariés de SeaFrance, son initiative sur la TVA sociale, et "l'affaire sale mec" ? Toutes trois peuvent paraître individuellement incompréhensibles. Pourquoi tendre aux Calaisiens un piège si grossier ? Est-ce par pur masochisme que l'on propose bruyamment une augmentation des impôts à deux mois des élections ? Pourquoi monter une affaire contre Hollande à propos d'une citation grossièrement tronquée par Le Parisien (qui les accumule, ces jours-ci) ?

Si l'on devait trouver un point commun, c'est celui-ci: l'énergie du désespoir. Tout se passe comme si les aboyeurs du pouvoir, et leur commanditaire évidemment, avaient désormais intégré l'inéluctable défaite, et n'avaient plus d'autre solution que de tenter des sorties désespérées, en défouraillant dans tous les sens, et en espérant le miracle. Miser sur l'apparence grossière du courage. Tenter de crever Hollande sous la mitraille. C'est une petite bande de despérados, qu'il va falloir gérer encore pendant plus de trois mois.

Dans cette opération désespérée, ils ne peuvent clairement plus compter sur la complicité consciente de l'élite de l'éditocratie française qui, disons-le, n'est pas épouvantée par l'idée d'une victoire de Hollande. En témoigne la promptitude des convives du déjeuner fatal, mercredi, crème de la crème des éditorialistes de la vieille presse, à voler dès la mi-journée au secours du candidat PS, pour rectifier l'exactitude de ses propos. Mais ils peuvent toujours compter sur l'imbécillité aveugle du système de l'information continue qui, plusieurs heures après ces rectifications, continuait à matraquer de "l'affaire sale mec", à grands coups de bandeaux et de mazerolades moralisantes. De la twittosphère à l'univers de l'info continue industrielle, que relie un fil direct, ce système se prête parfaitement aux opérations orchestrées de saturation par les sales mecs de la Sarkozie, comme nous le montrions hier. Ce n'est sans doute pas très grave pour Hollande, à qui on ne parviendra pas à refaire le coup du "veilli, usé, fatigué", qui contribua à démolir Jospin en 2002. Ce l'est beaucoup plus pour le débat lui-même. Dans un système idéal, le feuilleton de mercredi aurait dû porter sur le brutal renchérissement du coût de l'énergie nucléaire, après le rapport de l'ASN exigeant des milliards d'investissements de sécurité dans les centrales françaises. Reste-t-elle compétitive ? Cela ne plaide-t-il pas pour la relance des énergies de substitution ? On n'en parlera pas. Ou à la Saint Glin Glin.

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