Depuis que la presse a révélé qu'il avait fait pression, vainement, sur Bild, le plus grand quotidien allemand, le président, qui a surtout un rôle honorifique, est très isolé même au sein de son propre camp. Et sa prestation télévisée en prime time, pendant quinze minutes hier soir en direct n'a rien arrangé. Pourtant l'opposition n'appelle pas à sa démission, car le camp conservateur de Merkel actuellement au pouvoir domine l'assemblée fédérale formée d'élus qui le désignent, et donc les conservateurs imposeraient une nouvelle fois leur candidat.

"Wulff reste" titre Der Tagesspiegel"Le président en détresse se voit comme une victime" indique le sous-titre.

"Wulff vraiment désolé" titre Die Tageszeitung qui n'a pas apprécié la prestation présidentielle durant laquelle "il cherchait à faire pitié" "dans une opération de la dernière chance qui était un voyage à Canossa". Le quotidien souligne que l'image du président dans l'opinion publique est dévastée, et qu'elle n'a d'égale que le silence écrasant de ses propres amis politiques, malgré le soutien d'Angela Merkel. Le quotidien n'a pas vu "un président, mais un homme politique indécis qui s'accroche à son poste"

"Le président se défend" dit le sur-titre du quotidien populaire Hamburger Morgen Postqui titre sur le "Stratagème pour attirer la sympathie" avec la reconnaissance de quelques erreurs, tout en essayant de se justifier: "Non seulement le président a été un mauvais orateur, mais il a été aussi un mauvais avocat de sa cause"

"Mal à l'aise, vouté, les épaules vers l'avant, tête baissée": le quotidien Süddeutsche Zeitung qui avait le premier révélé l'intervention présidentielle auprès de Bild, est cruel avec Wulff, et souligne que son attitude sur le plateau télévisé montre qu'il n'a pas confiance en lui.

Le président s'est lui-même présenté comme un débutant venu il y a quelques mois de Hanovre à Berlin, pour exercer un mandat de 5 ans, en parlant d'un processus d'apprentissage ajoute Süddeutsche Zeitung.

Bild n'est pas plus tendre : le quotidien écrit que"Wulff a peut-être raté la dernière chance de continuer son mandat présidentiel avec dignité."

Le Financiel Times Deutschland estime que lorsqu'il dit "Je sais que je n'ai rien fait de mal, il montre qu'il n'a rien compris de ce qui se passe depuis quatre semaines." durant lesquelles les révélations se sont succédées sur son prêt immobilier.