La Chine investit dans l'électricité portugaise (Mediapart)
Brève

La Chine investit dans l'électricité portugaise (Mediapart)

Les Chinois au secours de l’Europe ? Oui, mais pas comme Merkel et Sarkozy l’avaient imaginé.

Souvenez-vous : lors de l’avant-dernier-sommet-de-la-dernière-chance, en octobre, l’UE sollicitait le Brésil (sans succès) et la Chine (qui a dit oui) pour mettre de l’argent au pot, plus précisément dans le Fonds de Stabilité Financière Européenne, aujourd’hui moribond. Une humiliation relevée par le matinaute qui relativisait, cela dit, le geste chinois.

Mais la Chine a trouvé d’autres moyens pour sauver l’Europe, comme nous l’apprend Philippe Ries, journaliste de Mediapart (accès payant) : "L'électricien public chinois China Three Gorges (CTG) a remporté la compétition pour le rachat de la participation de l'État portugais dans EDP, l'ancien monopole de l'énergie. L'acte de vente a été signé le 31 décembre à Lisbonne."

Ries souligne toutes les cocasseries de cet achat : d’abord, CTG a coiffé au poteau l’électricien allemand E.On (mais aussi les Brésiliens), alors que "la chancelière allemande, encore lors du dernier sommet européen de Bruxelles, avait plaidé la cause de E.On auprès du Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho. Mais Lisbonne a choisi de vendre au plus offrant."

Un pied dans une porte qui peut s’avérer être un portail : "CTG envisage de renforcer encore sa présence dans EDP. Il reste le solde de la participation publique (3,69%), et d'autres actionnaires privés de l'énergéticien portugais, comme l'espagnol Iberdrola (6,79%) et la banque portugaise Millenium BCP (3,37%), lorgnant elle-même sur l'argent chinois pour traverser une phase financière délicate, ne font pas mystère de leur désir de se désengager. Les actionnaires devraient d'ailleurs décider en février un relèvement du plafond de participation de 20 à 25%."

Ensuite, ironie de l’histoire, c’est la troïka (FMI, BCE et UE) qui a exigé du Portugal, en mai dernier, la privatisation de ses grands groupes nationaux en échange d’une aide financière de 78 milliards, abondée majoritairement par… l’Allemagne.

Pour info, ajoute le journaliste, "devraient suivre en 2012 la vente de la participation publique dans REN, le gestionnaire du réseau de distribution de l'énergie, et les privatisations de la compagnie aérienne nationale TAP, des aéroports nationaux (ANA), du fret ferroviaire (CP Carga), de la poste (CTT) et d'une des chaînes de la télévision publique (RTP)." Des futures pépites chinoises ?

"Avec la Chine, on paie des décennies d'arrogance", affirmait Pierre Haski sur notre plateau. Une émission à déguster ici.

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