Les mystères DSK
Brève

Les mystères DSK

Prenons un esprit de matinaute, choisi au hasard

, et formaté pour ne pas croire que le complot est partout. Cet esprit pense logiquement que l'obsédé sexuel DSK peut parfaitement avoir causé sa perte tout seul, sans intervention de service secret d'aucune sorte. Bon. Il faut bien reconnaître que les développements de ces jours-ci le placent, cet esprit-là, à rude épreuve. Il y a d'abord Guéant, admettant qu'il était au courant d'un "contrôle de routine" de DSK au bois de Boulogne. Bien. Passons.

Arrive ensuite l'affaire de "la danse de la joie" des deux employés de sécurité du Sofitel, après avoir prévenu la police. Au fil des jours, cette danse se dégonfle et se regonfle. Elle était d'abord, selon les révélations de l'étrange enquêteur américain Epstein, supposée avoir duré trois minutes. Finalement, elle se limite à douze secondes. Bien. Notre esprit rationnel qui ne croit pas au complot se rassérène. Mais voilà: les deux employés en question sont incapables d'expliquer ce qui a motivé leur étrange gesticulation. Le groupe Accor (estimable entreprise hôtelière logiquement peuplée d'esprits rationnels qui ne croient pas aux complots) a d'abord assuré qu'ils fêtaient "un résultat sportif". Mais aucun résultat sportif n'est tombé à ce moment-là. Maintenant, Accor ne sait plus. "Il est ressorti de leur entretien qu'ils étaient soulagés de voir que la police avait été appelée et soulagés que l'hôtel ait fait les choses dans les règles après l'agression d'une employée" a expliqué un responsable d'Accor. L'explication convaincra les esprits rationnels disposés à être convaincus.

Et ce n'est pas fini. Selon Libé, deux fonctionnaires des ministères français de la Justice et des Affaires étrangères auraient appelé le bureau du procureur Vance, le 15 mai, pour l'avertir de l'implication de DSK dans "une affaire de prostitution du Nord de la France". C'est à la suite de cet appel que le procureur aurait finalement décidé d'incarcérer l'intéressé. Les deux fonctionnaires en question démentent, explique Libé, ce qui laisse supposer que le journal connait leur identité (mais dans ce cas, pourquoi ne pas la publier ?) Là, c'est du lourd. Du très lourd. D'autant (attention, c'est notre apport à l'enquête) que selon les informations exclusives d'@si, le 15 mai 2011 tombait un dimanche. Pour que deux fonctionnaires de deux ministères français différents, de leur propre initiative, contactent un dimanche un procureur américain, dans un dossier aussi sensible que celui-ci, il faut qu'il y ait eu un ordre, ferme et précis, et donné par une autorité coiffant ces deux ministères. Cette circonstance particulière n'invalide certes pas la thèse d'un complot du gouvernement français contre DSK. Mais disons qu'elle place la barre très haut.

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