La recette secrète : tenir jusqu'à Noël
Brève

La recette secrète : tenir jusqu'à Noël

Et tout en bas ? Tout en bas, où nos regards ne portent pas ?

France Inter a eu la bonne idée de commencer son journal de 8 heures par un reportage à la Caisse d'Allocations Familiales de l'Essonne. Afflux d'allocataires prétendant aux minima sociaux, et suppressions de postes liées à la RGPP, ont abouti à ce résultat prévisible: quinze jours de fermeture de la Caisse, pour traiter "les dossiers en souffrance". Grâce à cet effort énergique, le retard, qui était de dix-sept jours voici quelques semaines, n'est plus que de dix jours. Mirobolant résultat. Quinze jours durant, les pauvres auront trouvé le rideau de fer baissé. Ils auront survécu comme ils pouvaient. Ce qui était stupéfiant, n'était pas ce reportage. C'était qu'il soit si rare, sur un grand media. On nous donne tous les jours l'évolution du CAC 40, et même maintenant -grand progrès- du spread, mais jamais la statistique nationale, par exemple, du retard de paiement des prestations sociales.

Sur le front habituel, celui d'en haut, rien de spécial, le désastre ordinaire. Ah si pardon, grande nouveauté: il y aura des sanctions contre les pays qui ne respecteront pas la discipline budgétaire. La procédure, fruit de la créativité merkozyste, est compliquée. Je renonce à vous l'expliquer, vous trouverez cela très bien fait ailleurs. Autour de vous, le concert habituel a entonné son air d'Offenbach préféré: on a enfin trouvé le secret de la potion magique. Cette semaine comme les précédentes, il est impératif en antidote d'écouter Olivier Delamarche: "on nous refait Maastricht en couleurs. Je ne vois pas l'intérêt d'aller coller des sanctions à un pays qui ne peut déjà pas rembourser". En effet. L'étonnant, comme d'habitude, c'est qu'il soit le seul à soulever l'objection (et notre interview-culte du prophète est ici).

Patience: on attend le sommet de la dernière chance. L'heure est au crucial. Dans quatre jours, on sera fixés de chez fixés. De moment crucial en moment crucial, on va bien finir par passer Noël. Les marchés, les fameux marchés, même eux, vont bien dételer quelques jours, pour aller manger de la dinde en famille. Etrangement, même Delamarche, dans la même chronique, semble l'envisager. La solution s'impose donc: faire durer le sommet de la dernière chance jusqu'à Noël, et décréter ensuite le sommet permanent, le sommet de salut public. Ne me remerciez pas, je ne fais que mon devoir de citoyen.

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