Brève

DSK / bois de Boulogne : Guéant savait (Le Monde)

La rédaction

05 décembre 2011 Maj: 05 décembre 2011

Pourquoi maintenant ? Claude Guéant, interrogé par le JDD ce dimanche 4 décembre, a reconnu avoir eu connaissance d'un contrôle de DSK par la police au bois de Boulogne en 2006. Pourtant en mai dernier, lorsqu'un article du Monde révéla l'information, le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur avait nié l'existence d'une note de police sur cette affaire.

Dans un article publié ce lundi, Le Monde fait référence à un article du 25 mai, dans lequel il écrivait:

"Des proches du chef de l'Etat avaient ainsi tenté de faire fuiter, au début de cette année, le contenu d'une note visant DSK, avant d'y renoncer – provisoirement – du fait de son arrestation à New York. L'article évoquait ainsi "une note, rédigée peu avant la présidentielle de 2007, par un policier de la base, (…) signalant la présence de M. Strauss-Kahn, surpris en fâcheuse posture dans une voiture, à l'ouest de Paris, dans un haut lieu des rencontres tarifées".

Cette révélation avait conduit Jean-Jacques Urvoas, un proche de DSK, à questionner le ministère de l'Intérieur sur l'existence ou non d'une telle note. Le directeur de cabinet de Claude Guéant avait répondu au député du Finistère:

"S'agissant de M. Strauss-Kahn, après recherches, il apparaît bien qu'aucun compte rendu administratif concernant sa vie privée n'existe, et a fortiori n'a circulé en provenance de la police".

Cette fois-ci, interrogé personnellement par le JDD, Claude Guéant n'esquive pas la question : ""Oui, j'ai entendu parler de cette histoire au cours de laquelle M. Strauss-Kahn avait été contrôlé au bois de Boulogne par les fonctionnaires en charge de la surveillance de cet endroit, lors d'un contrôle de routine. Mais, il n'y a aucune procédure à ce sujet. Il n'était pas tombé dans un guet-apens de la police! Il n'était pas suivi. Ce n'est quand même pas la faute de la police s'il était là-bas ce soir-là!".

Pourquoi confirmer une telle information aujourd'hui ? Peut-être pour répondre aux rumeurs, qui depuis la publication du livre du biographe Michel Taubmann, suggèrent que l'ex-directeur du FMI aurait pu être victime d'un piège, voire d'un complot, mené par l'UMP afin de le "faire tomber".

Une attaque qui a mobilisé les défenseurs de DSK tout le week-end. Ses avocats affirment que l'ex-directeur du FMI avait été arrêté à proximité de son domicile de l'époque à la suite "d'un feu grillé". Du côté du PS, Laurent Fabius a estimé, pour sa part, qu'un ministre de l'Intérieur devait "s'occuper d'autre chose que des poubelles", tandis que sur son blog Jean-Jacques Urvoas s'interroge: "Ou le préfet Alain Gardère (ndlr: le directeur de cabinet) m’a menti, ou bien le ministre Guéant ment à l’ensemble des Français".

L'occasion de vous replonger dans notre dossier: "DSK, l'impossible candidat".