Laure Daussy évoquait dans un Vite dit cet article de Libération d'hier à propos d'une enquête consacrée à la tenue des jeunes femmes adeptes de l'autostop.

Extrait de l'article : "La revue savante Color Research and Application a rarement été aussi lisible. Nous y relevons ces lignes : « La recherche a montré que, chez certains primates non humains, le rouge est associé à une plus grande attractivité sexuelle des femelles. » La suite tombe pratiquement sous le sens. « Cinq femmes âgées d’une petite vingtaine ont fait de l’auto-stop en portant des tee-shirts de différentes couleurs (noir, blanc, rouge, bleu, vert ou jaune). Il a été constaté qu’en portant du rouge les femmes obtenaient un meilleur taux de réponse chez les conducteurs mâles. Aucun effet n’a été constaté sur le comportement des conductrices. »"

Nicolas Guéguen, docteur en psychologie spécialiste du comportement, est l'auteur de cette passionnante étude psycho-routière. Il n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il avait précédemment mis en évidence le fait qu'une autostoppeuse a plus de chances de se faire prendre en voiture si elle est souriante et blonde à forte poitrine.

Mazette ! Quelle découverte !

Il semble, cependant, que deux importants critères n'ont pas été pris en compte : le tour de taille et le tour de hanches. On voit par là que des travaux prétendument marqués au coin de la rigueur scientifique ne sont parfois que de la poudre aux yeux, de couleur.

Or donc, "le rouge est associé à une plus grande attractivité sexuelle des femelles", nous apprend Nicolas Guéguen, docteur en psychologie spécialiste du comportement versé dans les études psycho-routières. Les affichistes de cinéma l'ont compris depuis des lustres, ainsi que le prouve ce tout petit assortiment de robes rouges :

L'association jeune femme + robe rouge + route a également donné lieu à quelques bobines :

Un précédent Vite dit fut consacré à ce film, voir par là

Cette histoire de jeune femme en rouge au bord d'une route, d'un chemin, est évidemment une évocation du Petit Chaperon rouge des frères Grimm ou de Charles Perrault, dont il fut également question au cinéma :

"Tout au long du conte, et dans le titre comme dans le nom de l'héroïne, l'importance de la couleur rouge, arborée par l'enfant, est fortement soulignée. Le rouge est la couleur qui symbolise les émotions violentes et particulièrement celles qui relèvent de la sexualité. Le bonnet de velours rouge offert par la grand-mère à la petite fille peut ainsi être considéré comme le symbole du transfert prématuré du pouvoir de séduction sexuelle, ce qui est encore accentué par le fait que la grand-mère est vieille et malade, trop faible même pour ouvrir une porte. Le nom de Petit Chaperon rouge marque l'importance que prend cette caractéristique de l'héroïne dans l'histoire. Le chaperon est « petit », mais aussi l'enfant. Elle est trop petite, non pas pour porter la coiffure, mais pour faire face à ce que symbolise le chaperon rouge et à ce qu'elle s'engage à faire en le portant."

Bruno Bettelheim, La Psychanalyse des contes de fées, 1976.

Les grands méchants loups conducteurs automobiles veilleront donc à se renseigner sur l'âge des autostoppeuses écarlates blondes à forte poitrine s'ils veulent éviter quelques menus problèmes :

L'occasion de lire ma chronique intitulée Lolita go home!