Danielle Mitterrand : l'Elysée en perd son français
Face à l'émotion suscitée aujourd'hui par le décès de Danielle Mitterrand, l'Elysée se devait bien de saluer ce "destin exceptionnel" et cette "indépendance d'esprit" qui la caractérisait. C'est chose faite dans un communiqué envoyé à la presse, dont l'Express, qui a relevé cinq fautes d'orthographe et de syntaxe. Amis du Bescherelle, cette image peut vous heurter |
Corrigé par les soins du journaliste de l'Express, le communiqué trahit les lacunes dont souffre l'Elysée en matière de langue française. Le passé simple, écorché à deux reprises, ne paraît pas si simple, ni l'accord au pluriel de l'adjectif, d'ailleurs : "une femme qui n'abdiqua jamais ses valeurs et poursuivi (sic) jusqu'au bout de ses forces les combats qu'elle jugeait justes." ou encore "elle su faire preuve d'une indépendance d'esprit, d'une volonté et d'une dignité exceptionnelle (sic)".
L'accord avec le COD antéposé, talon d'Achille de tout écolier francophone, n'a pas l'air plus maîtrisé par le chef de l'Etat : "Jamais, ni l'épreuve, ni la victoire ne la firent dévier du chemin qu'elle s'était tracée (sic)".
Des omissions également. Les virgules, pour mettre en incise "le président François Mitterrand", ont été oubliées, tout comme la préposition "de" dans "à l'ensemble sa famille".
Et pour finir, côté orthographe, ce n'est guère mieux. En effet, les petits-enfants auxquels "le Président de la République a tenu à présenter ses plus sincères et ses plus profondes condoléances" se voient transformés en "petits enfants" sous la plume élyséenne. Des enfants pas grands, donc.
(Noëmie Le Goff)
Lire aussi la chronique de Daniel Schneidermann: Danielle Mitterrand, la convention et l'interdit
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