Pas de solution pour l'euro ? (blog Econoclaste)
Sur son blog Econoclaste, l’économiste Alexandre Delaigue fait l’inventaire des seules solutions possibles pour un sauvetage de la zone euro, à l’heure où l’Italie s’enflamme (lire le papier de la Tribune "L’Italie met le feu à la zone euro"). Son plan, dit-il, n’est pas issu de son "génial cerveau, mais d'un résumé que n'importe qui peut faire en suivant l'actualité sur les blogs et sites économiques."
Ses solutions sont au nombre de trois :
- la BCE annonce qu’elle rachète massivement les dettes des pays en difficulté. Cette simple annonce devrait suffire à contenir les marchés et au final n’avoir que peu de dettes à racheter.
- dans le même temps, la BCE renonce à l’objectif d’une inflation à 2% mais impose "un objectif de croissance annuelle du PIB nominal (c'est à dire, PIB réel et inflation) de 5%". Et ça, ça change tout. Selon Delaigue, "elle est désormais l'une des idées les plus répandues du moment et a même bénéficié de l'intérêt de Ben Bernanke" (gouverneur de la FED, banque centrale américaine).
- plus de fédéralisme dans la zone euro avec "transferts de compétences (par exemple, une assurance-chômage européenne, et côté recette, le versement intégral d'une TVA uniforme à l'Union, pour un début) faisant progressivement monter le budget de la zone euro à 10-20% de son PIB" (aujourd’hui le budget de la zone euro représente 1% du PIB européen comme nous le disait un prof de SES récemment). En contrepartie, cela signifie une perte substantielle des souverainetés nationales.
Ces trois pistes sont-elles envisageables, voire envisagées ? "Très probablement non", répond Delaigue. Les traités européens l’interdisent, l’Allemagne n’acceptera jamais l’inflation, "quant au saut fédéral, c'est un doux rêve. Aucun chef de gouvernement européen n'a envie de se retrouver avec des prérogatives réduites à celles d'un gouverneur du Texas ou de Californie."
Delaigue conclut en posant la "vraie" question : "Tout cela en vaut-il vraiment la peine ?" Sans le dire explicitement, il estime que la fin de la zone euro est une hypothèse tout à fait envisageable. "Si un miracle me donne tort, j'en serai le premier ravi", conclut-il.
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