Primaires : La commission des sondages avertit
Brève

Primaires : La commission des sondages avertit

Méfiez-vous des sondages, c'est… la commission des sondages qui le dit.

L'organisme public chargé de contrôler la façon dont les enquêtes d'opinion sont fabriquées et diffusées, d'ordinaire peu virulente, a récemment (et poliment) montré les dents à propos des enquêtes sur la primaire socialiste. Et personne n'en a parlé, pas même @si. Ce qui a fait sérieusement tiquer Delphine Batho, députée socialiste proche de Ségolène Royal, qui attaque régulièrement les sondeurs.

Dans un communiqué publié hier sur le site de campagne de Ségolène Royal, Batho s'"étonne du black out entourant les mises au point de la Commission des Sondages ainsi que son communiqué de portée générale sur les nombreux sondages relatifs aux primaires". Effectivement, la commission, hébergée par le Conseil d'Etat (plus haute autorité administrative française), a publié le 21 septembre un communiqué assez fort, qui rappelle "la difficulté particulière que soulève la réalisation" des sondages sur la primaire, notamment à cause de "l'impossibilité de définir la base électorale de ces «primaires» ouvertes" et de l'inexistence d'un "précédent pertinent" auquel les sondeurs pourraient se référer pour "redresser" leurs données. La conclusion est claire : "Ces observations conduisent à relativiser la portée qu’il convient d’accorder aux sondages déjà publiés." Ce que la députée socialiste traduit en ces mots moins policés : "Par conséquent le matraquage sondagier quotidien concernant les primaires citoyennes s’apparente à de la malhonnêteté intellectuelle."

Mais la commission s'est également arrêtée sur un sondage précis, réalisé par CSA et rendu public le 22 septembre par BFM TV, RMC et 20 minutes. Fait rare, elle a publié une "mise au point"le 30 septembre pour critiquer "la méthode utilisée" par CSA. "L’institut de sondage a fourni des explications qui n’ont pas paru suffisantes à la commission en ce qui concerne en particulier les «scores» attribués à certains candidats qui s’éloignent significativement de ceux résultant des redressements annoncés comme privilégiés", indique le communiqué.

En clair, la commission s'étonne que, pour certains candidats, les méthodes de redressement que le sondeur indique avoir utilisées donnent des chiffres différents de ceux qui ont été publiés.

Mais difficile d'en savoir plus. Interrogé par @si, CSA se dit "très assuré" sur ses méthodes "et sur cette enquête en particulier", et souligne son "incertitude quant aux motivations de la commission", qui n'a pas donné de précisions officielles sur les chiffres qu'elle conteste ou sur le nom des candidats qui auraient été mal "traités". Sans qu'il soit possible de savoir s'il s'agit du point contesté par la commission, le résultat saillant de ce sondage (ici en PDF), en dehors des résultats concernant la primaire du PS, était qu'il donnait Ségolène Royal battue par Marine le Pen en terme d'intentions de vote, au cas où les deux femmes participeraient au premier tour de la présidentielle : 19% pour Royal, 20% pour le Pen.

La commission ne s'est pas prononcée sur un autre point régulièrement relevé comme problématique dans les récentes enquêtes d'opinion, et notamment par l'Observatoire des sondages, très critique contre les sondeurs : la faible taille des échantillons sélectionnés pour "mesurer" les intentions de vote aux primaires. Rarement plus de 150 personnes se déclarant certaines de se déplacer les deux week-ends prochains pour désigner le candidat de la gauche… "Tous les observateurs ont souligné les problèmes de méthode. Les sondeurs eux-mêmes les ont concédés. Seule la commission n’avait rien vu. Bienvenue sur terre", ironise l'Observatoire des sondages.

L'occasion de relire notre article consacré, il y a déjà plus d'un mois, au "grand flou" des sondages sur la primaire...

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