Brève

Mougeotte face à sa rédaction, l'intégrale (Mediapart)

La rédaction

29 septembre 2011 Maj: 29 septembre 2011

On connaissait la petite phrase d'Etienne Mougeotte, voilà l'intégrale.

Mardi, nous signalions que Libération avait discrètement relayé quelques mots, pourtant explosifs, du directeur de la rédaction du Figaro : "On n'est pas là pour emmerder la droite, c'est comme ça. Si ce que vous voulez, c'est qu'on aille gratter sur ces affaires, c'est non. (...) Pour être bien au Figaro, il faut épouser les idées du Figaro."

La phrase a été prononcée lundi devant les représentants de la société des journalistes du Figaro , qui l'interrogeaient notamment sur le traitement de l'affaire Karachi.

Mediapart publie aujourd'hui (accès payant) l'intégralité du compte-rendu de la SDJ établi suite à cette rencontre.

Le voici, hébergé par Mediapart :

On apprend entre autres dans ce texte que Mougeotte reconnaît que faire la Une sur l'audition de François Hollande comme témoin dans l'affaire Banon était "une erreur" , due à une "actu pauvre", mais qui doit "servir de leçon". Ce qu'il avait déjà déclaré à propos de la bague de Rachida Dati, mystérieusement disparue en Une, en 2008.

La SDJ a aussi assuré qu'il est " difficile de parler dans les colonnes du journal" de Manuel Valls, député PS et maire d'Evry, qui est l'"opposant local du propriétaire du Figaro", Serge Dassault, sénateur et ancien maire de Corbeil-Essonnes. Mougeotte en est convenu entre les lignes, assurant s'arranger pour traiter "astucieusement" le cas Valls. Rien d'étonnant : le matinaute Schneidermann rappelait encore aujourd'hui que Mougeotte soigne particulièrement les Unes pour faire plaisir à son propriétaire.

En revanche, et Mediapart ne s'attarde pas trop sur ce point, Mougeotte oppose un démenti ferme aux révélations du Monde, qui assurait cet été qu'il fait office de conseiller de Nicolas Sarkozy pour sa réelection, aux côtés de Jean-René Fourtou, Gérard Carreyrou et Alain Carignon. "J'ai pris un café à trois ou quatre reprises chez Fourtou. J'ai décidé de ne plus y aller, assure-t-il. Je fais ce que je veux, avec qui je veux. Je vois beaucoup de monde -pas souvent Nicolas Sarkozy -, beaucoup de gens me demandent leur avis. (…) Je n'ai jamais été encarté dans aucun parti politique et ne le serai jamais. Je ne suis pas un conseiller officiel ou officieux de Nicolas Sarkozy. Mes loisirs, je les passe au golf, pas à l'Elysée."

Que ça ne vous empêche pas de passer vos loisirs à parcourir notre dossier sur Mougeotte, le grand manitou du Figaro.