DSK admet avoir voulu embrasser Banon (L'Express)
Brève

DSK admet avoir voulu embrasser Banon (L'Express)

Revirement pour Dominique Strauss-Kahn. Entendu par la police au sujet des accusations portées contre lui par Tristane Banon, l'ancien patron du FMI a nié la tentative de viol dont elle l'accuse, mais a admis, pour la première fois, avoir essayé de l'embrasser et s'être heurté à un refus, selon les informations de l'Express.

C'est un "tournant dans l'affaire", note L'Express. Entendu par la police judiciaire à la suite de la plainte de Tristane Banon pour tentative de viol, Dominique Strauss-Kahn a livré une toute nouvelle version de celle qu'il présentait jusque-là.

Lors de l'entretien accordé à la journaliste en février 2003, dans un appartement parisien, il a admis avoir tenté de l'embrasser, pensant qu'elle était consentante. "Tristane Banon l'aurait alors repoussé. DSK n'aurait pas insisté et la jeune femme serait partie, d'après lui, tout à fait normalement", raconte L'Express.

Cette version est très différente de celle que la journaliste racontait en juillet dernier à l'Express. Il s'agissait de bien plus qu'une simple tentative de l'embrasser : "Quand j'ai voulu m'en aller, il m'a attrapé la main puis le bras, je lui ai demandé de me lâcher, et c'est de là qu'est partie la bagarre. Il m'a tiré vers lui, on est tombés par terre et on s'est battus. La jeune femme évoquait aussi "les détails sordides, de ses doigts dans ma bouche, de ses mains dans ma culotte après avoir fait sauter le jean et le soutien-gorge sous mon col roulé".

Cependant, et c'est étonnant, la nouvelle version de DSK diffère de celle donnée dans sa récente biographie (pas franchement critique) écrite par Michel Taubmann, comme le note L'Express. Dans Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn (éditions du Moment), Taubmann écrit : "Quand je prononce le nom de Tristane Banon, le ton se fait plus grave. DSK dément totalement le récit de la jeune écrivaine et déclare en substance: «C'est complètement faux! La scène qu'elle raconte est imaginaire. Vous me voyez, moi, jetant une jeune femme à terre, et lui faisant violence comme elle le raconte?»" A aucun moment, il n'avait parlé de la moindre tentative de sa part.

Interrogé par @si, Taubmann ne voit pas en quoi les versions seraient différentes : "Je lui ai demandé s'il avait été violent envers Tristane Banon, pas s'il avait essayé de l'embrasser, il répond donc seulement à ma question." Mais pourquoi DSK n'a-t-il pas, alors, précisé par la même occasion qu'il avait "seulement" voulu l'embrasser? Taubmann, dans une précédente interview à @si, donnait d'ailleurs encore une autre version, basée sur une "conviction personnelle" : celle d'une relation consentie entre les deux personnes, et qui aurait mal tournée. Et dans la première version du livre, c'est encore un autre élément qui était mis en avant : nous vous en parlions ici, la plainte de Banon était présentée comme une vengeance de sa part, suite à la demande de DSK d'enlever le chapitre le concernant dans le livre de la jeune femme Erreurs avouées.

Autant de questions et d'éclaircissements qui seront certainement demandés à DSK, interviewé sur TF1, ce dimanche.

Banon, de son côté, essaye de fédérer des soutiens, en appelant à une manifestation devant le Palais de Justice samedi 24 septembre, via Facebook, et par texto envoyé à plusieurs journalistes, dont ceux d'@si : "Il y a un vrai problème dans ce pays, des choses doivent changer. Le viol et la violence faite aux femmes ne peuvent être banalisés, l'argent et le pouvoir ne sauraient être au-dessus des lois. Ou sinon je n'ai rien compris, ou sinon je n'ai que trop compris. (...) Le 24 septembre je serai aux côtés de celles et ceux qui voudront dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, je serai devant le Palais de Justice avec vous car au-delà de moi, ce qui se joue en France aujourd'hui est grave pour toutes les femmes, et pour le pays." Une manifestation jugée "mystérieuse" par le Nouvel obs, qui pointe l'absence de mot d'ordre clair.

A la suite de ces auditions, le Parquet de Paris peut ordonner une confrontation entre Banon et DSK, nommer un juge d'instruction afin d'enquêter sur cette affaire ou bien classer le dossier, au motif que la tentative de viol n'est pas établie. Banon pourrait alors encore se constituer partie civile, ce qui entrainerait la saisie automatique d'un juge d'instruction.

Retrouvez notre dossier spécial sur DSK.

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