Chut : la Chine dégrade les US
Brève

Chut : la Chine dégrade les US

 

Après un insoutenable suspense, démocrates et républicains sont parvenus à un accord (à la portée réelle encore obscure) pour relever le plafond de la dette américaine. La presse mondiale, comme il se doit, avait donc les yeux rivés sur les agences de notation: allaient-elles "dégrader les Etats-Unis". Les agendes de notation ? Oui, mais pas toutes.

Quelques exemples de polarisation médiatique.

"Moody's Investors Service a confirmé mardi la note AAA qu'il attribue aux Etats-Unis après le compromis adopté sur le relèvement du plafond de la dette, mais a assorti sa note maximum d'une perspective négative" souligne Le Nouvel Observateur.


Le journal économique Les Echos précise que les deux autres agences Fitch et Standard & Poor's ne semblent également pas vouloir dégrader la note de AAA. Moody's laisse cependant 18 mois aux Américains "pour qu'ils reprennent le contrôle des finances fédérales".

 

Le Figaro signale de son côté que la Chine, première créancière des Etats-Unis, s'inquiète du niveau de la dette américaine et le fait savoir.


La Chine ? Tiens ! En lisant attentivement l'article, on apprenait que l'agence chinoise Dagon - qui s'est lancée il y a un an dans la notation des dettes souveraines - ne partage pas l'avis des trois agences américaines. L'AFP relate ainsi son choix d'abaisser "la note des États-Unis [qui] passe de A+ à A avec une perspective négative". Cette annonce est également relayée outre-Atlantique.


Associated Press s'est fendu d'une dépêche, reprise par plusieurs sites tels le Washington Post ou encore le Huffington Post, dans laquelle elle indique que "la décision de Dagong Global Rating Co., agence peu connue à l'étranger, a peu de chance d'affecter les taux d'emprunt américains mais reflète le pessimisme que la bataille de la dette à Washington a généré de par le monde".

Aucun impact, la notation chinoise ? Le Wall Street Journal minimise le risque, estimant que "Dagong s'est fait connaître depuis un an en publiant des résultats controversés sur les solvabilités de plusieurs gouvernements étrangers" en précisant qu'il "n'est absolument pas certain que les autorités chinoises, ou tout autre important investisseur, ne basent leurs choix d'investissements d'après ses notations". (Le WSJ ne rappelle pas les "résultats controversés" des agences occidentales, lors de la crise des subprimes par exemple).

Un risque qu'Alternatives Économiques estime cependant préoccupant car "si ces annonces n'ont guère ému les marchés, le point de vue de Dagong n'est pas à prendre à la légère. Parce qu'il est étayé par de solides arguments en termes de niveau et d'évolution de la dette et de croissance potentielle, comme le souligne Patrick Artus [spécialiste français en économie internationale, NDLR]. Mais aussi parce que la Chine est un des principaux créanciers de la planète".

Pour prendre des nouvelles, même en été, d'un grand ami des agences de notation occidentales, relisez donc la chronique de Daniel Schneidermann, Aphaty's.

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