Coupures d'internet en Syrie (OWNI)
Brève

Coupures d'internet en Syrie (OWNI)

Le vendredi 3 juin, "jour de prière propice aux manifestations", les syriens ne pouvaient plus se connecter au web. Pierre Alonso raconte sur OWNI la facilité avec laquelle les autorités syriennes, qui alterne "répression" et "concessions", contrôlent l'accès à internet. Les Syriens sont obligés d'user du système D.

Vendredi, dernier, c'était le blackout en Syrie: quasiment plus de possibilité de se connecter à internet. "À partir d’une heure dans la nuit de jeudi à vendredi, le trafic chute brutalement en Syrie," explique le journaliste d'OWNI. Le réseau a été rétabli dans la nuit de vendredi à samedi. Mais il explique que "c’est bien cette partie [la Syrie] du réseau [mondial] qui n’est pas connectée, et non Internet qui est coupé." Il reprend les explications de Benjamin Bayart, du FAI French Data Network (FDN): "La méthode guerrière consiste à endommager physiquement les centres de télécommunication, et la méthode périphérique repose sur les Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI) qui coupent l’accès aux utilisateurs." Cette deuxième option a déjà utilisé par le régime de Moubarak en Egypte.

picto Le régime syrien n'était plus connecté au réseau mondial.

Mais Pierre Alonso rappelle qu'il y a une "différence notable entre les deux pays", puisque le principal FAI syrien, "qui possède 95 % du réseau, l’Établissement Syrien des Télécommunications (EST), est public. Syriatel, deuxième FAI du pays qui contrôle aussi le réseau 3G, est dirigé par Rami Makhlouf, cousin et ami d’enfance du président Bachar Al-Assad. (...) Contrairement à l'Egypte où les FAI étaient privés, le pouvoir syrien a donc directement ou indirectement la main sur les fournisseurs d'accès."

Pour contourner cette censure, les Syriens doivent faire preuve de pugnacité: appeller par téléphone satellite, à 9 dollars la minute, ou aller en Turquie pour les Syriens du nord.

Le journaliste d'Owni donne une description du fonctionnement de la censure: "Le régime syrien a une longue expérience du contrôle des activités sur Internet. Selon Reporters Sans Frontières, deux organismes sont chargés de la censure : l’Établissement syrien des Télécommunications et l’Organisation Syrienne de l’Information. Ils assurent un “contrôle centralisé” du réseau grâce au logiciel Thundercache. Le régime manie alternativement répression et concessions. En février dernier, les internautes syriens ont à nouveau pu utiliser Facebook et Twitter, bloqués jusque là. Quelques jours avant, fin janvier, l’accès aux programmes de chat sur mobile, Nimbuzz et eBuddy, était coupé."

"Les blogueurs constituent également des cibles privilégiés du régime," rapelle-t-il. Lundi soir, "Amina Arraf, auteure du blog A Gay Girl in Damascus connue sous le pseudo d’Amina Abdallah, a été arrêtée par les forces de sécurité."

On n'est effectivement pas loin de ce que décrivait notre article sur la censure d'internet en Egypte, en janvier.

(Par Aziz Oguz)

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