Travail pour les bénéficiaires du RSA : possible ? (lemonde.fr)
Certains bénéficiaires devraient travailler pour les collectivités locales, contre rémunération. Ces idées sont-elles applicables ? C'est la question que pose Lemonde.fr.
"Laurent Wauquiez a posé des bonnes questions. Mais il n’a pas nécessairement apporté les bonnes réponses pour qui connaît le fonctionnement complexe du RSA." Voici les mots de Marc-Phlippe Daubresse, dans Le Parisien du 7 juin. En mai, Wauquiez avait dénoncé le "cancer" de l"assistanat." Il avait proposé que les bénéficiaires travaillent gratuitement pour l'Etat. Ses propos avaient suscité un tollé, même du côté de la majorité. Le premier ministre l'avait blamé. Des fuites (savamment orchestrées par l'Elysée) assuraient même que Nicolas Sarkozy avait voulu le virer.
Un mois après, l'UMP, pilotée par Jean-François Copé, repart à l'offensive. Et Alexandre Piquard, pour Lemonde.fr, décortique ses propositions. "Cette fois-ci, les gens seraient payés, rappelle le journaliste. C'est la différence principale entre la mesure proposée par l'UMP et celle défendue par Laurent Wauquiez. Dans la proposition de Laurent Wauquiez, les bénéficiaires du RSA se seraient vus poussés à effectuer de façon bénévole cinq heures hebdomadaires de travaux de "service social". (...) Dans la proposition de Copé, il s'agit cette fois de «contrats uniques d'insertion» (...) au service de la collectivité de résidence : la commune, l'intercommunalité, le département ou la région."
Ce changement sert à contrer les critiques que beaucoup avaient exprimé contre Wauquiez: "Les travailleurs «bénévoles» auraient pu, vu les activités envisagées, entrer en concurrence avec des gens justement employés en contrats aidés et déjà précaires." Avec le nouveau dispositif, "les contrats aidés créés ne devraient pas concurrencer les emplois non-aidés."
Mais le journaliste pointe un problème. Il explique que "Jean-François Copé a séparé deux types de bénéficaires du RSA : selon lui, «il y a des gens dont on sait qu'ils sont dans une situation de précarité extrême et de désespérance, qui ont des problèmes de santé, des troubles psychologiques. Ceux-là ont besoin d'un accompagnement et de solidarité.»" Ce n'est pas à eux que l'UMP pense pour ces 5 à 10 heures hebdomadaires, mais aux "autres"... Problème: comment faire la distinction entre les deux "catégories" ?
Ceux qui seraient désignés pour ce travail auraient "le devoir d’accepter, faute de quoi le RSA pourra être diminué de manière dégressive", a déclaré Daubresse. Le journaliste rappelle donc que, "pour les partisans du RSA sous sa forme actuelle, il y a là un risque d'augmenter la grande précarité car le RSA est une allocation de dernier recours, pour des gens qui n'ont en principe pas d'autres ressources."
(Par Aziz Oguz)
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