L'intégralité des plaintes contre Tron (Rue89)
Brève

L'intégralité des plaintes contre Tron (Rue89)

Le site Rue89 publie le texte intégral des deux plaintes déposées par d'anciennes employées municipales de la mairie de Draveil contre Georges Tron (qui a démissionné du gouvernement dimanche), avec des détails très crus. "Ce qu'elles racontent est glauque: un maire et son adjointe de maîtresse abusant de deux employées qui acceptent des gestes de moins en moins acceptables pour obtenir puis garder un travail", souligne Rue89. Les deux témoignages sont en effet concordants sur plusieurs points, et décrivent des viols. Mais les deux plaintes ont été rédigées le même jour à Marseille, les deux femmes se sont donc sans doute concertées avec leur avocat, Me Gilbert Collard. Le nom de l'adjointe de Tron, jusqu'ici désignée comme "Brigitte G.", est dévoilé.
La première plaignante raconte qu'elle a été embauchée en septembre 2008 à l'accueil de la mairie de Draveil, après deux rendez-vous où il lui avait massé les pieds, une habitude qu'il aurait gardée après l'embauche. Elle décrit ensuite deux agressions sexuelles, survenues en novembre 2009 et janvier 2010 :

Après un repas officiel, "Monsieur Tron m'a remonté ma jupe et a passé la main dans ma culotte. Je n'avais aucune réaction, tétanisée par le fait que je ne m'attendais pas à ça. J'espérais qu'il allait arrêter. De toute façon il a bien vu que je ne prenais pas de plaisir. Il a écarté mes lèvres et a mis son doigt. Quand il a vu que je n'avais aucune réaction, il a enlevé ses mains et il s'est mis à caresser Brigitte. J'ai entendu Brigitte faire une fellation à monsieur Tron. J'ai préféré ne pas ouvrir les yeux. A la fin ils se sont rhabillés et je me souviens qu'il faisait nuit. Brigitte m'a demandé si ça allait et j'ai répondu oui car je voulais partir au plus vite."

La femme mentionnée est Brigite Gruel, adjointe à la Culture de Draveil, qui rejette toutes les accusations. Son avocat assure qu'"elle est consternée et indignée par la campagne orchestrée de rumeurs et de calomnies dont elle est l'objet."


Elle est en tout cas également citée lorsque la première plaignante évoque la deuxième agression : "La secrétaire du maire m'a demandé de me rendre au domicile de Brigitte Gruel pour que j'apporte son agenda au maire, raconte la plaignante dans le texte publié par Rue89. Je ne voulais pas y aller. Il a rappelé la secrétaire pour confirmer que je devais y être dans trente minutes. (...) Il m'a pris les jambes en me faisant basculer sur le côté, pratiquement allongée sur le canapé. Il a collé sa bouche sur mes orteils en soufflant dessus. Brigitte m'a dégrafé ma robe et m'a caressée, Georges Tron me demandant de fermer les yeux. Il a essayé de passer la main mais comme j'avais mis un collant il n'a pas pu. Il a mis la main sur le sexe de Brigitte. Brigitte a fini par lui faire une fellation."

La deuxième plaignante dit, elle, être venue voir Tron, en novembre 2006, dans l'espoir de se faire embaucher. "Je me suis laissée caresser dans la promesse d'être embauchée, ce qui se réalisera le 10 janvier 2007. De ce déjeuner jusqu'à mon embauche, il me faisait convoquer dans son bureau et une fois dans son bureau, sous prétexte de réflexologie, il se mettait à me caresser le long des jambes, sur la poitrine, le dos, les épaules. (...) Tous ces rendez-vous étaient identiques : il me faisait asseoir face à lui, retournait mon siège, puis commençait à me masser les pieds, me mettait sur ses genoux, m'embrassait sur la bouche, dans le cou et il a fini par la suite par me mettre ses doigts dans mon sexe, et ce à plusieurs reprises. (...) Après mon embauche, les relations intimes se sont poursuivies et comme il m'obligeait à le suivre lors des manifestations, le soir dans son bureau, les week-ends… "

Là encore, l'adjointe est citée : "Comme je n'étais pas bien dans ma peau, il m'a mis dans les “pattes” de sa maîtresse Brigitte Gruel. Je suis devenue leur objet sexuel. (...) Brigitte m'a également pénétrée avec ses doigts, et ce à plusieurs reprises. […] Il m'a forcé à écrire une lettre de démission sous la contrainte d'intervenir auprès des services sociaux pour me faire retirer la garde de mon fils de 4 ans. Je porte plainte contre ce couple car il a ruiné ma vie."

Sur RTL ce matin, Marine Le Pen a déclaré avoir déposé plainte pour diffamation contre Tron qui l'accuse d'être à l'origine de cette affaire.

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