Tunisiens : expulsions d'occupants à Paris
Brève

Tunisiens : expulsions d'occupants à Paris

Une centaine de migrants tunisiens installés au 51, rue Simon-Bolivar à Paris - que nous avions suivi dans ce reportage - ont été placés en garde à vue.

Ils avaient été évacués hier après-midi par les forces de l'ordre de l'immeuble vide appartenant à la ville de Paris, qu'ils avaient investi sous la houlette de la Coordination des intermittents et des précaires (CIP).

Parmi les gardés à vue, l'AFP rapporte qu'environ 25 ont été placés en centre de rétention administrative, et qu'une dizaine fait l'objet d'une mesure de réadmission, c'est-à-dire un retour dans le premier pays par lequel ils sont arrivés dans l'espace Schengen, soit l'Italie. Près de 25 autres ont fait l'objet d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF). Selon la loi, ils ont été remis en liberté, et ils ont sept jours pour quitter le territoire et repartir d'eux-mêmes en Tunisie.

A défaut, ils risquent d'être à nouveau arrêtés, et placés alors en rétention et expulsés dans leur pays d'origine. Selon la préfecture, l'étude de la situation administrative des autres interpellés est toujours en cours, ce jeudi après-midi.


"Opération quasi-militairE" et hélicoptère

Selon l'AFP, qui reprend un communiqué de la préfecture, mais sans donner davantage de précisions, l'évacuation, mercredi, s'est déroulée "sans incident notable". Mais Le Parisien parle, lui, "d'opération quasi-militaire", d'un important dispositif de policiers et de gendarmes mobiles", qui a "évacué manu militari" les migrants tunisiens. Selon un communiqué de la CIP, de "très gros moyens policiers" ont été mis en place, dont un hélicoptère. Selon la CIP, le ministre de l'Intérieur lui-même "était signalé au commissariat du 19e". "Les militants restés dehors ont pu contenir les gardes mobiles pendant un temps, mais ils ont quand même pu entrer en défonçant la porte", raconte la CIP.

La Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) a condamné "l'attitude de ce gouvernement qui, malgré des demandes répétées de prise en charge humaine de la question des migrants tunisiens, ne sait utiliser que des solutions répressives", rapporte l'AFP.

La préfecture de Paris s'est empressée de préciser qu'elle agissait sur demande de la Mairie de Paris, propriétaire des lieux. L'immeuble "n'était pas aux normes d'incendie et n'est pas adapté à servir de local d'hébergement", explique la Ville. Pourtant, Pascal Boistard, adjointe à l'Intégration, avait assuré lundi que la Mairie ne demanderait pas l'expulsion, tout en précisant que la préfecture pourrait y procéder sans demander l'avis de la Mairie, puisque l'immeuble était aussi sous sa responsabilité, étant frappé d'un "risque incendie". De son côté, la CIP conteste cette insalubrité : "En fait d’insalubrité il s’agit d'une norme nouvelle de 2008 qui classe la peinture utilisée dans ce local -qui fut durant des années celui de la Direction de l’architecture, plutôt bien placée en matière de construction- comme "inflammable".

La mairie de Paris a précisé qu'avant l'évacuation, "des élus et des représentants de la ville ont tenté de convaincre les ressortissants tunisiens présents de quitter le lieu pour rejoindre les hébergements" financés par la Ville. Ce que conteste la CIP, selon le Monde.fr : "La CIP explique que des sans-papiers ont accepté les lieux proposés mais que la préfecture a tout fait pour empêcher le déplacement sans arrestation vers le foyer de relogement." La CIP n'en est pas à son premier affrontement avec la Mairie de Paris, précise le site : la coordination doit être expulsée elle-même, bientôt, de son local de Porte de la Villette.

Retrouvez notre reportage "Les migrants Tunisiens tiraillés entre plusieurs sauveteurs".

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