Photo de Franck M.

On sait la célérité de la régie Métrobus, qui gère l'affichage des réclames dans le métropolitain parisien et sur les flancs des autobus (mais pas sur les arrêts de bus, propriété de Decaux). En avril 2009, la pointilleuse régie supprima la pipe de Jacques Tati…

… avant de la réintégrer subrepticement deux mois et demi plus tard :

En avril 2009 toujours, la scrupuleuse régie Métrobus refusa la réclame pour le film Coco avant Chanel nous montrant l'actrice avec une cigarette à la main :

Et même, en novembre 2009, l'affiche pour Gainsbourg (vie héroïque) qui ne montrait que de la fumée !

Tout ceci en invoquant la loi Évin qui n'en demande pas tant, puisque l'ancien ministre de la Santé déclara, à propos de la censure Tati : « La loi que j'ai fait adopter (Loi Évin 1991) a pour objectif de supprimer la publicité directe et indirecte (...) or dans le cas présent, on n'est pas dans ce cadre. Il s'agit d'un patrimoine culturel. »

Mais la zélée régie Métrobus, qui ne craint guère le ridicule, censura, en avril 2009 encore et toujours, deux affiches pour le film Anges et Démons au prétexte que le slogan Que nous cache le Vatican ? était offensant pour le Saint-Siège, qui est un État :

En mars 2010, l'ineffable régie Métrobus qui lutte sur tous les fronts refusa les réclames pour un disque de Damien Saez, arguant du fait qu'il y avait là une atteinte à la dignité de la Femme (il s'agissait d'une recommandation de l'Autorité de Régularisation Professionnelle de la Publicité) :

En février 2011, l'impavide régie Métrobus refusa sans explication certains des placards publicitaires de France Nature Environnement (mais on sait que le Salon de l'Agriculture est l'un de ses importants clients) :

On voit par là que Métrobus veille au grain, n'accepte aucune dérive. Mais alors-alors, pourquoi la très sévère régie, si prompte à défendre les droits de tous et de chacun et en particulier ceux de la Femme, accepte-t-elle de coller sur ses murs cette réclame pour un film où l'ont voit les fesses d'une demoiselle en gros plan, les visages de deux gugusses aux yeux exorbités à hauteur de son sexe et ce titre, tout en finesse, Bon à tirer ?

Photo de Franck M.

La version originale amerlocaine de ce chédeuvre qui fera date dans l'histoire du 7ème Art s'appelle Hall Pass* :

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* L'expression "hall pass" désigne, aux Zétazunis, l'autorisation accordée à un élève de ne pas être dans sa classe pendant un cours. En d'autres mots, c'est un passe-droit.

Hors des Zétazunis, les affiches le plus souvent employées pour la promotion de cette bobine sont celles-ci :

Nous seuls avons droit à ce délicat visuel (bon à retirer ?), avec la bénédiction de la très sérieuse régie Métrobus qui n'a pas forcément envie de se fâcher avec le distributeur, Warner Bros :

Photo de Franck M.

La même affiche, dans son format ordinaire

Merci à Franck M., qui me suggéra ce Vite dit.

L'occasion de lire ma chronique intitulée Ceci n'est pas une… où l'on parle de… devinez quoi ! Et de revoir notre émission sur la difficile importation des films comiques US en France.