Gauguin attaqué par une femme avec une radio dans la tête
Brève

Gauguin attaqué par une femme avec une radio dans la tête

Vendredi 1er avril, une femme s'en est pris à un tableau de Paul Gauguin exposé à la National Gallery de Washington D.C., dans le cadre d'une rétrospective consacrée au peintre français :

Le femme, nous apprend le grand-breton site ArtLyst London Art Network dans un article daté du 5 avril, s'appelle Susan Burns. Elle est âgée de cinquante-trois ans. Elle a d'abord voulu décrocher le tableau, puis l'a martelé à coups de poing. Mais le chédeuvre était heureusement protégé par une vitre en plexiglas.

"Je pense que Gauguin est le diable, a-t-elle déclaré. Il peint la nudité et c'est mauvais pour les enfants. Il y a deux femmes dans cette peinture, et c'est très homosexuel. J'essaie de l'enlever. Je pense qu'il doit être brûlé."

Puis elle a ajouté : "Je suis de la CIA américaine et j'ai une radio dans la tête. Je vais vous tuer."

Brrr… La femme à la radio, connue des services de police, a été mise à l'ombre.

Le tableau, intitulé Deux Femmes tahitiennes, a été peint en 1899 lors du second séjour de Gauguin en Polynésie :

Il représente deux femmes offrant des fruits ou des fleurs sur un plateau. On a pensé, à une époque, à des fleurs de manguier. Puis à une compote de papaye et de mangue. En vérité, les seules certitudes que nous avons sont au nombre de trois.

Premièrement, la pose frontale du personnage principal est inspiré des frises du temple de Borobudur en Indonésie :

Le prince Siddhartha devient un ermite
photo Wikipedia

Car Gauguin en avait au moins une photo avec lui :

"J'emporte en photographies, dessins, tout un petit monde de camarades qui me causeront tous les jours", écrivit-il à Odilon Redon. Il s'agissait de reproductions d'oeuvres de Manet, Rembrandt et Raphaël, et différentes images de sculptures dont une frise du Parthénon et des bas-reliefs de Borobudur.

Deuxièmement, les portraits sont inspirés de croquis que Gauguin avait réalisés lors de son premier séjour à Tahiti.

Troisièmement, les vêtements des deux femmes sont tout à fait fantaisistes, n'ont aucun rapport avec la réalité tahitienne. Il s'agit donc d'une image symboliste et non de l'interprétation d'une scène vécue.

Quatrièmement (car il y a un quatrièmement), il arrive que des spectateurs soient fascinés par la pointe des seins de la jeune femme. Qui renvoient aux fleurs, qui renvoient à la pointe des seins, qui renvoient aux fleurs…

L'exposition Gauguin: Maker of Myth se poursuivra à la National Gallery de Washington D.C.jusqu'au 5 juin 2011. Il est conseillé d'éviter l'endroit si vous avez une radio dans la tête.


L'occasion de lire ma chronique intitulée Portrait d'un ambassadeur qui parle de peinture classique à partir d'une photo de Keith Richards, l'un des Rolling Stones.

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