"Une certaine unanimité médiatique s’est dégagée, en France, pour mettre en avant la victoire de Ouattara et les condamnations internationales de l’auto-proclamation de Gbagbo. (...) Mais une voix discordante s’est fait entendre", constate Acrimed. Cette voix est celle du groupe Bolloré, et de ses journaux gratuits : Direct Matin et Direct Soir, "dont le contenu est à peu près identique".

Selon le site Acrimed, l'examen des articles de Direct Matin publiés entre le 22 novembre et le 11 janvier concernant l'élection ivoirienne est "éloquent" : "Aucune mention n’est faite des élections en Côte d’Ivoire dans la semaine précédant le scrutin. (...) Ce n’est que le 1er décembre qu’une première brève est publiée; on y apprend que les deux camps s’accusent mutuellement de fraude. (...) Le 2 décembre, «la confusion règne». Le 3, alors que la Commission Electorale Indépendante a proclamé Ouattara vainqueur avec 54,1% des suffrages et que l’ensemble de la presse se fait l’écho de ce qui ressemble fortement à une défaite de Gbagbo, pour Direct Matin, «l’incertitude règne»."

Un autre élément est relevé par l'auteur, Colin Brunel, dans le quotidien daté du 7 décembre. Citant le Quai d'Orsay "à la recherche d'une transition ordonnée, sereine et digne", Direct Matin omet de rappeler que la "France reconnaît elle aussi la victoire d'Alassane Ouattara".