PPDA accusé de plagiat (L'Express)
Brève

PPDA accusé de plagiat (L'Express)

Quel scud ! Le 19 janvier, Patrick Poivre d'Arvor est censé publier une biographie d'Ernest Hemingway (aux Editions Arthaud), à l'occasion du cinquantenaire de la mort de l'écrivain. Mais selon L'Express, près d'un quart de l'ouvrage proviendrait, ou serait très inspiré, d'une biographie signée Peter Griffin, parue aux Etats-Unis en 1985 et traduite en France en 1989.

PPDA a démenti tout plagiat mais les exemples avancés par l'hebdomadaire parlent d'eux-mêmes.

Pour L'Express, "les "emprunts" opérés par le journaliste-écrivain sont manifestes, massifs, et comme portés par un étonnant sentiment d'impunité". Près de cent pages seraient inspirées de la biographie de Griffin sans aucun guillemet : "Des dizaines et des dizaines de paragraphes s'apparentent à des "copier-coller", souvent grossièrement maquillés par des inversions de phrases ou l'usage effréné de synonymes", explique l'hebdomadaire qui publie plusieurs exemples de plagiat. Illustration avec "l'odeur âcre des antiseptiques et celle fade du sang" quand Hemingway fut blessé sur le front itlalien.

Fac-similé publié par L'Express

Autre exemple avec les parents d'Hemingway. Dans la biographie de Griffin, on peut lire : "Parfois, Clarence emmenait Grace Hill dans la "prairie", où le jet d'une pierre faisait jaillir une caille d'un fourré ou détaler un renard à queue rouge. Il disait à Grace qu'il collectionnait les pointes de flèches et les fers de lances, les coupes en terre cuite et les haches de pierre des Indiens Pottawatomie, tous ces objets exhumés des tertres voisins...". Dans la version PPDA, cela donne ceci : "Clarence l'entraîne dans la nature, débusque une caille qui s'enfuit dans un claquement d'aile ou un renard à queue rouge qui file à fond de train. Clarence se passionne pour les pointes de flèches et les fers de lances qu'il collectionne, ainsi que les haches de pierre et les coupes en terre cuite façonnées par les Indiens potawatomi, des pièces qu'il exhume des tertres..."

Le passage d'Agnès l'infirmière est lui aussi savoureux. Griffin écrit : "Agnès s'asseyait sur l'une des chaises au chevet du lit d'Ernest, ne quittant la chambre de celui-ci que pour faire, toutes les heures, sa ronde. Quand les nuits d'août étaient particulièrement chaudes, elle humectait le front d'Ernest avec une serviette humide, lui passait de l'eau froide sur le cou et sur la poitrine". La version de PPDA est très proche : "Agnès prend l'habitude de s'asseoir sur une chaise dans sa chambre, et de ne le quitter que pour effectuer sa ronde. Durant les nuits chaudes qui le rendent poisseux de sueur, elle éponge son front d'une serviette humide, rafraîchit son cou et sa poitrine".

Contacté par L'Express, PPDA a démenti tout plagiat : "J'ai passé un an et demi à écrire ce livre et trouve très désobligeant ce soupçon de plagiat. Je me suis naturellement documenté auprès des nombreuses biographies existantes, au nombre desquelles celle de Griffin me semble la meilleure sur le jeune Hemingway. Mais je n'allais pas lui réinventer une vie !"

Au-delà de ce plagiat, l'hebdomadaire se demande si PPDA est bien l'auteur de cette biographie, en raison de ses multiples activités : "Ses journées ne lui laissent guère le loisir de travailler à de volumineuses biographies. Ces temps-ci, outre une émission hebdomadaire sur France 5 (La Traversée du miroir), une chronique quotidienne dans France-Soir, la direction, avec son frère Olivier, de la collection d'anthologies littéraires Mots pour mots aux éditions du Seuil et la mise en scène, l'été dernier, d'un opéra (Carmen), PPDA continue à être un écrivain prolifique (...) Si l'on s'en tient à la seule année 2010, il a publié un roman, cosigné deux essais, réuni huit anthologies et rédigé six préfaces..."

L'Express s'étonne de ne trouver aucune source directe (pas d'archives consultées, aucun témoignage), mais une discrète mention placée sous les crédits photographiques - "Remerciements à Bernard Marck, grand spécialiste du Paris de l'entre-deux-guerres" - alors que Marck, historien de l'aviation, n'aurait publié aucun ouvrage sur le sujet. Et le magazine d'enfoncer le clou : "Ces "remerciements" de PPDA cacheraient-ils autre chose ? Bernard Marck aurait-il un peu "aidé" l'ex-présentateur du 20 Heures pour ce Hemingway ? Et lui ou un autre "collaborateur" aurait-il pillé le Griffin, sans le signaler à PPDA ?"

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