Retraites, bataille terminée ?
Brève

Retraites, bataille terminée ?

Prochain rendez-vous, donc, le 23 septembre. Décidément, il doit me manquer des cases.

Je n'y connais peut-être rien en négociation syndicale. Je ne suis pas peut-être pas spécialiste des tables rondes, avec "grain à moudre", "avancées", et arrière-pensées. Mais cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites me laisse tout de même un goût curieux. Plus précisément, c'est sa date. Le 23 septembre ! C'est après le 15, après le 20. C'est loin, le 23. Deux semaines ! Il va s'en passer, des choses, en deux semaines. Retournez à vos petites affaires, chers manifestants batteurs de records, dont le nombre, la farouche mobilisation, la détermination sans faille, dans les villes et les villages, ont fait trembler le pouvoir, et impressionné jusqu'à Laurence Ferrari. Repliez les drapeaux rouges, d'un si bel effet au 20 Heures, retournez fièrement à vos bureaux, à vos ateliers, le devoir accompli. Poursuite de la bataille dans quinze jours.

Pourquoi pas plus tôt ? Deux millions et demie de personnes dans la rue, ça donnait de l'élan. Vu de loin, très humblement, il me semble que la seule action qui soit de nature à faire reculer le gouvernement, à le faire renoncer à ce report de l'âge légal de la retraite que chacun (et même un bolchevique au couteau entre les dents comme Attali) juge suprêmement injuste, puisqu'il vise à faire payer par les ouvriers les retraites des cadres, la seule chose, c'est une grève générale reconductible, comme en 95. Avec blocage général de l'économie, pas de métros, trains à l'arrêt, et apoplexie quotidienne pour Jean-Pierre Pernaut. Hors de cette épreuve de force majeure, on est dans l'ajustement, le dosage, l'homéopathie.

Donc, autant dire que les 60 ans (et 65 ans à taux plein), les syndicats font une croix dessus. Certes, le gouvernement a lâché des miettes. Et même davantage que des miettes. Grâce à la fière mobilisation, les caissières pourront être considérées comme exerçant un métier pénible. Ce n'est pas rien. Mais sur l'âge légal, rien. Alors pourquoi, aux télés du soir, aux radios du matin, personne (hormis Thomas Legrand, ce matin, sur France Inter, qui semble avoir entrevu la chose) ne le dit-il ainsi ? Pourquoi tout ce faux suspense sur "l'épreuve de force", le "bras de fer", qui se poursuivent ? Pourquoi tout le monde (chefs syndicaux, chefs de partis de gauche, journalistes) fait-il semblant d'assister à une bagarre qui, dans l'esprit de ses chefs, est déjà terminée ?

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