, que Sarkozy va "trancher" la grave question de savoir si l'on déchoit de leur nationalité les bi-nationaux polygames. Ce point, on le sait, divise Besson et Hortefeux. La France retient son souffle. Silence de mort, dans les cafeterias, et les trains de banlieue. Que va-t-on en faire, des bi-nationaux polygames ? Regrettons simplement que Sarkozy n'ait pas poussé l'audace jusqu'au bout, et n'ait pas programmé cette réunion primordiale le lendemain, le 7. Ainsi, ce sont les journaux du 8, qui eûssent dû se partager entre la journée d'action sur les retraites, et le sort incertain des bi-nationaux polygames.

Guéant et Guaino, eux, ont choisi l'avant-veille de la journée d'action, le 5, (et donc, lémédias du 6) pour envoyer un "signal fort", et inattendu, sur le bouclier fiscal. Ah le joli coup ! Si l'on a bien compris, le bouclier, le bouclier vrai de vrai, maousse, sans trous, pourrait être réservé aux Liliane bénéficiaires qui auraient la gentillesse d'investir dans les PME. Aux autres, un bouclier à trous, à fissures, à brêches. Un bouclier à deux vitesses. Un bouclier des gentils riches, et un bouclier des méchants riches. Notons qu'un "signal fort" peut être flou (Guéant et Guaino, d'ailleurs, ne disent pas exactement la même chose, faudra penser à les réunir aussi, quand on aura cinq minutes). Combien faudra-t-il investir, de quelle manière, dans quelles PME ? Peccadilles. Il sera toujours temps de voir après le 7.

Ils sont trop gentils, de fournir clés en mains un agenda aux rédacteurs en chef, pour affaiblir, gommer, banaliser, l'impact de la journée d'action du 7 septembre. Notez cependant que bien des journalistes sont prêts à faire le travail tout seuls. Combien de fois l'a-t-on entendue, la ritournelle : ça ne servira à rien, sous ses multiples aspects ? Ce matin encore, sur France Inter, en bande-annonce à l'interview de Thibault : "Thibault espère-t-il vraiment (insistance sur le vraiment) faire plier le gouvernement ?" Entre le journalisme anticipatif, et le somptueux déploiement des diversions, tout est bordé.