Le Monde, embauchez Cassiopée !
Brève

Le Monde, embauchez Cassiopée !

Sauvé ? Le Canard révèle ce matin qu'un accord pourrait intervenir entre Chirac

, l'UMP et la Mairie de Paris, pour que les deux premiers remboursent à la dernière le préjudice consécutif aux emplois fictifs, pour lesquels l'ancien président est poursuivi. L'UMP paierait 2,2 millions d'euros, Chirac lui-même s'acquittant de 550 000 euros. Cet accord, qui ouvrirait un boulevard à une relaxe de Chirac, resterait cependant subordonné à un vote du Conseil de Paris, et...à l'accord des intéressés. Car, selon Le Canard, "une partie de l'entourage" de Chirac s'opposerait à tout paiement, le considérant comme un aveu de culpabilité.

"Une partie de l'entourage" ? Aux lecteurs estivaux du Monde, il ne fallait qu'un quart de seconde pour mettre un prénom sur cette "partie d'entourage", que Le Canard se refusait pudiquement à nommer : Bernadette. Car les lecteurs du Monde avaient le sentiment étrange de revenir quelques jours en arrière, à la lecture quotidienne du palpitant feuilleton d'été du Monde, Chirac, le roman d'un procès. Palpitant et troublant feuilleton. Dans ces textes de politique-fiction, signés du mystérieux pseudonyme de Cassiopée, et qui ont fait le bonheur du microcosme, on lisait jour après jour, au fil de ce procès imaginaire, nombre de détails à l'évident parfum de vérité : Bernadette Chirac est une affreuse radine, Chirac ne paie jamais ses avocats, il juge que Sarkozy est un très mauvais président, etc. Et le ressort dramatique du feuilleton était précisément celui-ci : l'UMP de Sarkozy accepterait-elle de payer l'indemnisation de la mairie ? Totalement flippé, le Chirac de Cassiopée ne cessait, jour après jour, d'interroger tous les UMP passant à sa portée.

Etrange objet que ce feuilleton sous pseudo, à la fois délice de lecteurs, et capitulation du journaliste. Car tous ces détails peu glorieux, jamais on ne les avait lus dans de vrais articles de journalistes, signés de vrais noms de journalistes. Si (comme il est probable), Cassiopée dissimule un ou plusieurs journalistes du Monde, pourquoi ce (s) journaliste (s) n'ont-ils jamais publié sous leur nom les micro-révélations, comiques ou sordides, dont fourmillaient les épisodes du feuilleton ? Quel surmoi, quelle force supérieure, quels pactes, explicites ou informulés, avec l'establishment, les empêchaient d'en informer leurs lecteurs ? Si Cassiopée est la seule solution pour échapper à la connivence politico-médiatique, alors n'hésitez plus, camarades du Monde : titularisez Cassiopée, cette brillante pigiste d'été !

Mise à jour, midi : Rebondissement ! Comme le fait remarquer judicieusement un @sinaute, le site du Figaro a tronqué l'article du Canard. La phrase intégrale du Canard est : "au grand désespoir de ses avocats et de Bernadette, une partie de son entourage l'incite à refuser l'idée d'une indemnisation, qui serait interprétée comme un aveu de culpabilité". Cette version place donc Bernadette dans le camp des favorables à l'indemnisation, à rebours de la version "Bernadette radine" de Cassiopée. On attend la réponse de Cassiopée.

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