Rapport Bassères : accueil mitigé (presse nationale)
"Les conclusions du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sont formelles : « Éric Woerth, durant la période où il était ministre du Budget, n’est pas intervenu auprès des services placés sous son autorité pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt, MM. (François-Marie) Banier et (Patrice) de Maistre, ainsi que sur les sociétés Téthys et Clymène » où travaillait son épouse Florence. Rendu public hier, ce document, signé par Jean Bassères, haut fonctionnaire plutôt classé à gauche, contribue largement à laver Éric Woerth des soupçons qui pesaient sur lui." |
"Interviewé ce soir sur France 2, le Président entend désamorcer l’affaire Woerth après plusieurs semaines de crise et utiliser le rapport officiel qui exempte son ministre." estime le sous-titre de la Une de Libération.
"Comme prévu, l’Inspection générale des finances (IGF) a blanchi hier Eric Woerth de tout soupçon d’intervention fiscale en faveur de Liliane Bettencourt, François-Marie Banier ou Patrice de Maistre. La manoeuvre était cousue de fil blanc : ce rapport de l’IGF a été rédigé dans l’urgence (dix jours) sous l’égide de son seul chef, Jean Bassères, afin de permettre à Nicolas Sarkozy de se justifier ce soir à la télévision. Conclusion sommaire de l’IGF, donc : «Eric Woerth, durant la période où il était ministre du Budget, n’est pas intervenu pour empêcher ou orienter un contrôle portant sur Mme Bettencourt, MM. Banier et de Maistre.» Ce type d’intervention en faveur de «personnes ayant une certaine visibilité», comme le note benoîtement l’IGF, laisse rarement de traces."
Libération lundi 12 juillet 2010
"Selon l’IGF, le ministre, lorsqu’il était au Budget, n’est pas intervenu dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. Toutefois, avant même la publication du rapport, l’opposition n’en attendait rien, estimant que si instructions il y avait eu, elles auraient été orales et n’auraient donc pas laissé de trace. En outre, la mission de l’IGF ne concernait pas les éventuels conflits d’intérêts évoqués dans ce dossier. (...) Devant initialement être remis aujourd’hui au ministre du Budget, François Baroin, le rapport d’enquête de l’Inspection générale des finances a été mis en ligne hier soir sur le site du ministère. (...) Si elle dédouane l’ancien ministre du Budget, la mission de l’IGF regrette « la tradition consistant à créer au sein du cabinet du ministre une équipe dédiée au traitement des situations fiscales individuelles, dont l’existence même nourrit la suspicion ». Il reste que s’il constitue un ballon d’oxygène pour Eric Woerth et la majorité présidentielle, le rapport de l’IGF ne répond pas à toutes les questions." écrit le quotidien Les Echos
Les Echos lundi 12 juillet 2010
"Aucune intervention n’est avérée concernant le dossier fiscal de François-Marie Banier (accusé d’abus de faiblesse vis-à-vis de la milliardaire Liliane Bettencourt) ou ayant visé le gérant de fortune Patrice de Maistre ou sa société Clymène, qui gère les avoirs de la milliardaire, est-il précisé."
"En outre, « les informations obtenues dans le cadre du contrôle fiscal de M. Banier, notamment de source judiciaire, n’étaient pas de nature à conduire l’administration à déclencher un examen de la situation fiscale personnelle de Mme Bettencourt », ajoute le rapport de l’IGF. Ce dernier indique cependant que le ministre a été dûment informé du contrôle fiscal effectué sur M. Banier et de la situation de deux contribuables liés à des personnes impliquées dans le dossier."
La Tribune lundi 11 juillet 2010
Dès dimanche soir, nous soulignions ici les étranges silences d'un rapport à trous.
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