Le Monde : et maintenant, négocier avec Lagardère (presse nationale)
"L’offre « BNP » n’ayant recueilli « que » 11 voix pour contre 9 absentions. Sans surprise, elle a reçu les neuf voix des représentants des salariés du groupe de presse, et celle de Louis Schweitzer, président du conseil de surveillance du Monde. Plus surprenant mais tout à son honneur, Claude Perdriel, le patron du « Nouvel Observateur » dont l’offre commune avec France Télécom et Prisa a été rejetée par les salariés, a voté en faveur de l’offre « BNP »." précise La Tribune sur un quart de page.
Libération s'interroge sur les motivations des vainqueurs.
"Pourquoi diable ces managers pleins d’expérience ont-ils jeté leur dévolu sur Le Monde, qu’on dit au bord de la cessation de paiement et dont les actifs se trouvent dans une industrie que tous les sachants jugent plus ou moins condamnée ? Désir d’influence ? Mais alors pourquoi ont-ils garanti, par les paroles et par les actes, l’indépendance de la rédaction ? Volonté de briller ? Peut-être, mais c’est cher payé pour un prestige partagé en trois et pour l’essentiel platonique. Non : ces six investisseurs ont estimé qu’en dépit de ses difficultés, Le Monde valait bien, même sur le plan financier, les risques courus. Pourquoi ? Parce que les journaux du groupe sont le condensé d’un travail qui s’est déployé sur plusieurs générations et qui, par son talent collectif, a créé un atelier crédible et efficace de production d’information, qu’on peut aujourd’hui valoriser sur tous les supports. Autrement dit, ces investisseurs ont parié sur le journalisme. Ils ont raison." estime Laurent Joffrin dans son éditorial de Libération qui consacre un coin de Une et 3 pages au sujet.
Libération mardi 29 juin 2010
"Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse apporteront 110 millions d’euros. Dès lors, ils contrôleront 64,65 % du capital. Pour la première fois dans l’histoire du Monde, les salariés abandonneront la majorité du capital et le contrôle du groupe. (...) Pierre Bergé a promis de créer une fondation dotée de 10 millions d’euros destinée à remonter progressivement la part des salariés à 33 %. Avec les autres actionnaires, Lagardère et Prisa, également dilués, le dialogue devra s’engager. À l’issue de la recapitalisation, Lagardère n’aura plus que 5,86 % du capital, et Prisa 5,1 %. (...) Lagardère penchait clairement en faveur du trio Perdriel, Prisa, Orange, avec lequel il avait entamé des négociations pour le rachat de sa participation dans le holding et dans Le Monde Interactif. (...)Or, le trio « BNP » est resté flou. S’il stipule qu’il faut « réintégrer l’activité numérique au sein du Monde » , il ne précise pas le montant qu’il est prêt à débourser pour racheter les 34 % de Lagardère dans Le Monde Interactif." |
Combien peut espérer toucher Lagardère ? Evaluation différente dans Les Echos.
Les Echos mardi 29 juin 2010
"«Compte tenu de ses dettes, le groupe est valorisé 40 millions d'euros avant recapitalisation. Les parts de Prisa et de Lagardère ne valent donc pas plus de 13 millions d'euros au total», souligne un proche du trio. Quant aux 34% de Lagardère dans Le Monde interactif, ils feront sans doute aussi l'objet de négociations serrées. Partenaire de l'offre concurrente, Orange en aurait proposé 33 millions d'euros."
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