Presse : Joffrin, Kahn, CGT contre la gratuité du Net (Libération)
Le PDG de Libé se dit d'accord avec le grand patron Rupert Murdoch. Joffrin cotoie le syndicaliste Marc Peyrade Secrétaire général de la Filpac CGT (Fédération CGT des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication) et Jean-François Kahn, qui publient des textes au contenu très proche dans la même page.
"Ce qui détermine la crise actuelle, c’est la culture du tout gratuit. A l’orée des années 2000, tous les quotidiens du monde ont fait le pari du Net. Le modèle économique devait être celui de la radio privée ou de la télévision hertzienne: une offre gratuite financée pour l’essentiel par la publicité. (...) Mais raisonnement faux. A la longue on constate que le marché publicitaire ne suffit pas à assurer le financement (...) Et qu’à force de proposer gratuitement d’un côté ce qu’on fait payer de l’autre, on mine le modèle économique de la version papier. Les seuls à avoir tiré profit de cette gratuité générale, ce sont les géants du Net, Google d’un côté, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) de l’autre, (...) en laissant les dépenses aux producteurs de contenus. Rupert Murdoch fut le premier à le dire publiquement. En un an, la plupart des journaux du monde se sont rangés à son avis. Tous ou presque donnent maintenant un prix à l’information." Libération mardi 15 juin 2010 |
Jean-François Kahn n'hésite pas à évoquer Pétain et de Gaulle pour préenter deux attitudes face à la crise de la presse, tout en évoquant "les panzerdivisions de la gratuité qui balaient tout sur leur passage, les déficits qui se creusent, la médiaphobie qui monte" qui justifieraient au yeux de certains "l’hyperconcentration, la fin du pluralisme, le contrôle par des grands groupes capitalisto-financiers doublé de subventions politico-étatiques".
"La gratuité a été érigée en mythe. Journal d’informations générales gratuit, gratuité d’accès au Net (enfin, il faut quand même un équipement électronique et un abonnement au fournisseur d’accès), travail gratuit. Gratuit? Mauvaise traduction de free, «libre»? La gratuité est une apparence, pas une réalité. (...) Le numérique aux promesses flamboyantes, temple mondial de l’échange et de l’information, ne saurait être laissé aux marchands les plus vils et aux exploiteurs." écrit Marc Peyrade sous le titre"Le sacre du printemps de l'information".
Un élément pour notre dossier Murdoch, visionnaire ou largué ?
Et lire aussi la chronique de Daniel Schneidermann : Kahn, et les panzerdivisions de la gratuité
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